samedi 1 avril 2017

"Évangéliser nos problèmes" (Pape François)

« Évangéliser nos problèmes » (Pape François)
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Le pape François près du cierge pascal lors de la Nuit Sainte par excellence

Comme vous le savez, si vous avez lu mon dernier blogue, je vis présentement des moments difficiles. Qui n’en vit pas? Je remercie les personnes qui ont la bonté et la charité de prier pour moi. Mais, comme vous le savez, le Seigneur n’a pas l’habitude de laisser ses enfants dans l’obscurité, sans leur apporter quelque lumière ou quelque réconfort. Ce réconfort m’est venu pour ma part, de la merveilleuse homélie qu’a prononcée le pape François lors de la Veillée pascale de l’an dernier. Je n’avais jamais lu jusqu’à ces jours-ci cette homélie. C’est en lisant il y a deux jours la Revue Sainte Rita du présent mois d’avril 2017 (1), que mes yeux se sont posés sur cette homélie de Pâques de notre cher pape, et elle a nourri mon espérance. Je remercie du fond du cœur mon confrère, le Père Alain Vaillancourt, omv, le directeur de la Revue Sainte Rita, d’avoir mis dans la revue ce magnifique texte à l’approche de la nouvelle Pâques.

Toute l’homélie porte sur l’ESPÉRANCE. Si je ne vivais pas certains problèmes ces jours-ci, j’aurais peut-être mis le mot « Espérance » dans le titre du présent blogue car c’est de cela que le pape parle le plus. Mais d’un autre côté, j’aime tellement l’expression « évangéliser  nos problèmes » que le pape utilise dans l’homélie.    

L’homélie du pape commence par les mots suivants: « Pierre courut au tombeau » (Lc 24, 12). Comme vous le verrez dans un instant, le pape commente de façon merveilleuse ces quatre mots. Il souligne à quel point ces quatre mots sont très étonnants et remplis d’espérance. On sait que Pierre et les autres apôtres ont d’abord jugé les propos des femmes qui avaient dit avoir vu un ange leur annonçant que Jésus était ressuscité, comme étant « délirants et insensés » (Lc 24, 11). Et pourtant, Pierre se lève, comme poussé par un sentiment incontrôlable et merveilleux que nous appelons « l'espérance », et se dirige au tombeau. Cette décision et cette mise en route de Pierre, auraient dû lui sembler aussi délirantes et insensées que les paroles des femmes à peine entendues, mais cela prouve hors de tout doute que « L’ESPÉRANCE NE DÉÇOIT PAS » (Romains 5, 5). Ces cinq mots de saint Paul, sont les mots qui, depuis quelque temps me font le plus vivre. Voici l’homélie du pape:

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique vaticane
26 mars 2016

« Pierre courut au tombeau » (Lc 24, 12). Quelles pensées pouvaient donc agiter l’esprit et le cœur de Pierre pendant cette course ? L’Évangile nous dit que les Onze, parmi lesquels Pierre, n’avaient pas cru au témoignage des femmes, à leur annonce pascale. Plus encore, « ces propos leur semblèrent délirants » (v. 11). Il y avait donc le doute dans le cœur de Pierre, accompagné de nombreuses pensées négatives : la tristesse pour la mort du Maître aimé, et la déception de l’avoir trahi trois fois pendant la Passion.

Mais il y a un détail qui marque un tournant : Pierre, après avoir écouté les femmes et ne pas les avoir cru, cependant « se leva » (v. 12). Il n’est pas resté assis à réfléchir, il n’est pas resté enfermé à la maison comme les autres. Il ne s’est pas laissé prendre par l’atmosphère morose de ces journées, ni emporter par ses doutes ; il ne s’est pas laissé accaparer par les remords, par la peur ni par les bavardages permanents qui ne mènent à rien. Il a cherché Jésus, pas lui-même. Il a préféré la voie de la rencontre et de la confiance et, tel qu’il était, il s’est levé et a couru au tombeau, d’où il revint « tout étonné » (v. 12 ). Cela a été le début de la « résurrection » de Pierre, la résurrection de son cœur. Sans céder à la tristesse ni à l’obscurité, il a laissé place à la voix de l’espérance : il a permis que la lumière de Dieu entre dans son cœur, sans l’éteindre.

Les femmes aussi, qui étaient sorties tôt le matin pour accomplir une œuvre de miséricorde, pour porter les aromates à la tombe, avaient vécu la même expérience. Elles étaient « saisies de crainte et gardaient le visage incliné vers le sol », mais elles ont été troublées en entendant les paroles de l’ange: « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? » (v. 5).

Nous aussi, comme Pierre et les femmes, nous ne pouvons pas trouver la vie en restant tristes, sans espérance, et en demeurant prisonniers de nous-mêmes. Mais ouvrons au Seigneur nos tombeaux scellés – chacun de nous les connais –, pour que Jésus entre et donne vie ; portons-lui les pierres des rancunes et les amas du passé, les lourds rochers des faiblesses et des chutes. Il souhaite venir et nous prendre par la main, pour nous tirer de l’angoisse. Mais la première pierre à faire rouler au loin cette nuit, c’est le manque d’espérance qui nous enferme en nous-mêmes. Que le Seigneur nous libère de ce terrible piège d’être des chrétiens sans espérance, qui vivent comme si le Seigneur n’était pas ressuscité et comme si nos problèmes étaient le centre de la vie.

Nous voyons et nous verrons continuellement des problèmes autour de nous et en nous. Il y en aura toujours. Mais, cette nuit, il faut éclairer ces problèmes de la lumière du Ressuscité, en un certain sens, les « évangéliser ». Évangéliser les problèmes. Les obscurités et les peurs ne doivent pas accrocher le regard de l’âme et prendre possession du cœur ; mais écoutons la parole de l’Ange: le Seigneur « n’est pas ici, il est ressuscité » (v. 6), il est notre plus grande joie, il est toujours à nos côtés et ne nous décevra jamais.

Voilà le fondement de l’espérance, qui n’est pas un simple optimisme, ni une attitude psychologique ou une bonne invitation à nous donner du courage. L’espérance chrétienne est un don que Dieu nous fait, si nous sortons de nous-mêmes et nous ouvrons à lui. Cette espérance ne déçoit pas car l’Esprit Saint a été répandu dans nos cœurs (cf. Rm 5, 5). Le Consolateur ne rend pas tout beau, il ne supprime pas le mal d’un coup de baguette magique, mais il infuse la vraie force de la vie, qui n’est pas une absence de problèmes mais la certitude d’être toujours aimés et pardonnés par le Christ qui, pour nous, a vaincu le péché, a vaincu la mort, a vaincu la peur. Aujourd’hui c’est la fête de notre espérance, la célébration de cette certitude : rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de son amour (cf. Rm 8, 39).

Le Seigneur est vivant et veut être cherché parmi les vivants. Après l’avoir rencontré, il envoie chacun porter l’annonce de Pâques, susciter et ressusciter l’espérance dans les cœurs appesantis par la tristesse, chez celui qui peine à trouver la lumière de la vie. On en a tellement besoin aujourd’hui. Oublieux de nous-mêmes, comme des serviteurs joyeux de l’espérance, nous sommes appelés à annoncer le Ressuscité avec la vie et par l’amour; autrement nous serions une structure internationale avec un grand nombre d’adeptes et de bonnes règles, mais incapables de donner l’espérance dont le monde est assoiffé.

Comment pouvons-nous nourrir notre espérance ? La liturgie de cette nuit nous donne un bon conseil. Elle nous apprend à faire mémoire des œuvres de Dieu. Les lectures nous ont raconté, en effet, sa fidélité, l’histoire de son amour envers nous. La Parole vivante de Dieu est capable de nous associer à cette histoire d’amour, en alimentant l’espérance et en ravivant la joie. L’Évangile que nous avons entendu nous le rappelle aussi : les anges, pour insuffler l’espérance aux femmes, disent : « Rappelez-vous ce qu’il vous a dit » (v. 6). Faire mémoire des paroles de Jésus, faire mémoire de tout ce qu’il a fait dans notre vie. N’oublions pas sa Parole ni ses œuvres, autrement nous perdrions l’espérance et deviendrions des chrétiens sans espérance ; au contraire, faisons mémoire du Seigneur, de sa bonté et de ses paroles de vie qui nous ont touchés ; rappelons-les et faisons-les nôtres, pour être les sentinelles du matin qui sachent découvrir les signes du Ressuscité.

Chers frères et sœurs, le Christ est ressuscité ! Et nous avons la possibilité de nous ouvrir et de recevoir son don d’espérance. Ouvrons-nous à l’espérance et mettons-nous en route ; que la mémoire de ses œuvres et de ses paroles soit une lumière éclatante qui guide nos pas dans la confiance, vers cette Pâque qui n’aura pas de fin.

(1) La Revue Sainte Rita - Sainte Rita à Nice

www.sainte-rita.net/revue-sainte-rita-magazine.../revue-sainte-rita-magazine







La Revue Sainte Rita est une revue mensuelle de formation chrétienne, de spiritualité et de témoignages. Vous y trouverez des articles sur la vie et la spiritualité ...






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