dimanche 1 mai 2016

L'option préférentielle pour les pauvres

L’option préférentielle pour les pauvres
 
S’il existe une chose claire dans les évangiles, c’est que Jésus est venu d’abord pour les « poqués », les « méprisés », les pauvres de toutes sortes. Jésus ne cesse de dire qu’Il est venu porter la bonne nouvelle aux « pauvres ». Cela c’est clair. Mais ce qui est aussi clair, c’est que la plupart des chrétiens éprouvent le sentiment contraire. La grande majorité d’entre nous éprouvent une certaine répulsion envers le pauvre, le sans-abri, le « différent », le « sale ». Si nous n’éprouvons pas de répulsion pour ces gens, à tout le moins, nous éprouvons une pitié qui ne nous porte pas instinctivement à nous faire proche d’eux et à les aider.

Saint Jacques nous dit clairement ce que la plupart d’entre nous ont dans le cœur:

« Imaginons que, dans votre assemblée, arrivent en même temps un homme au vêtement rutilant, portant une bague en or, et un pauvre au vêtement sale. Vous tournez vos regards vers celui qui porte le vêtement rutilant et vous lui dites: « Assieds-toi ici, en bonne place » ; et vous dites au pauvre: « Toi, reste là debout », ou bien: « Assieds-toi au bas de mon marchepied ». Cela, n’est-ce pas faire des différences entre vous, et juger selon de faux critères? Écoutez donc, mes frères bien-aimés! Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour en faire des riches dans la foi, et des héritiers du Royaume promis par lui à ceux qui l’auront aimé? (Jc2, 2-5) »

Je me souviendrai toujours de ma première expérience des Cellules paroissiales d’évangélisation. J’ai participé avec des personnes de notre paroisse, à la Session nationale des CPÉ à Joliette, du 24 au 27 septembre dernier. J’ai été alors frappé (littéralement frappé) par la pauvreté apparente des participants. Cette pauvreté m’a d’abord répugné et à la fin de la session, j’étais ébloui par cette pauvreté, par la grande richesse de cette pauvreté.

Mais mes vieilles façons de voir sont très ancrées en moi et remontent toujours à la surface. Cela va me prendre encore beaucoup de temps à penser et à voir comme Dieu voit et pense. Je rêve encore, au moins inconsciemment, de recevoir au sein de nos CPÉ (Cellules Paroissiales d’Évangélisation), des personnes de grande valeur aux yeux des hommes, des membres influents dans la société, des professionnels, etc. Quelle erreur! Tant mieux si ces gens viennent un jour, mais la Bonne Nouvelle doit d’abord être annoncée aux pauvres. Et si des personnes de haut rang se joignent un jour aux CPÉ, ce sera pour que Jésus touche dans leur cœur, leur pauvreté, leurs misères.

J’irai dans trois semaines, faire un pèlerinage en Italie, sur les pas du Bienheureux Pier Giorgio Frassati. Pier Giorgio est désormais mon saint masculin préféré (il sera saint un jour, c’est sûr). Pier Giorgio a donné toute sa vie pour les pauvres, à cause de Jésus. Sa nièce, Wanda (la fille de Luciana, la sœur de Pier Giorgio) a dit clairement dans une interview, que la passion de Pier Giorgio, ce n’était pas le sport, ni la montagne, mais que sa passion était JÉSUS. Pier Giorgio, dès sa tendre enfance, a reçu de Dieu le don de voir Jésus dans le pauvre. Quelle grâce! C’est cette grâce que je demanderai à Dieu par l’intercession de Pier Giorgio, lorsque je serai prochainement en Italie. Je demanderai aussi à Pier Giorgio de prier pour moi afin que je développe un grand amour de l’eucharistie, et en particulier de l’adoration eucharistique. Wanda a témoigné du fait que Pier Giorgio avait une très bonne santé. Il lui arrivait de s’habiller en sport, d’aller adorer Jésus Eucharistie toute la nuit et de sortir de l’église à 5 heures du matin, pour aller escalader une montagne. Mère Teresa a dit un jour que si nous ne sommes pas capables de nous exercer à voir Jésus dans l'Eucharistie, nous ne serons pas capables non plus de le voir dans les pauvres. D'où la nécessité de l'adoration eucharistique. Wanda, dans une vidéo mise sur internet, témoigne du fait que Pier Giorgio voyait une lumière qui jaillissait des pauvres. Et cette chère Wanda dit qu'elle croit vraiment que Pier Giorgio voyait cette lumière autour des pauvres. 

M. Richard Vidal a écrit un merveilleux chant sur Pier Giorgio. Ce chant est intitulé « Toujours plus haut ». Dès les premières paroles du chant, Richard Vidal nous fait entrer de plain-pied dans la spiritualité de Pier Giorgio. Voici les tout premiers mots du chant : « AVEC LUI LES PAUVRES, ONT TOUCHÉ LA MAIN DE DIEU » (1).

Voici une histoire vraie, racontée par le Père William J. Bausch

 Le Noël d'un clochard

Voici un fait réel vécu il y a quelques années aux États-Unis.    
   
Nous avions passé le congé à San Francisco, et il fallait travailler le lendemain. Nous nous sommes donc retrouvés sur la route le jour de Noël, à faire les quatre cent milles qui nous séparaient de Los Angeles. Nous sommes arrêtés pour le dîner. Le restaurant était presque vide. Nous étions la seule famille avec des enfants. J'entendis Éric, mon petit garçon d'un an, crier et frapper de joie sur la chaise haute, avec ses mains potelées. Sa figure était illuminée, ses yeux tout grands, et son sourire montrait des gencives où il n'y avait pas une dent. Il se tortillait, riait, et tout-à-coup  j'aperçus la source de sa joie. Je ne pouvais le croire: un manteau magané, graisseux; des pantalons trop grands; un corps amaigri; les orteils sortaient de chaussures usées; une chemise cernée; un visage à nul autre pareil, et des gencives semblables à celles d'Éric. «Salut, bébé! Je t'ai vu, mon petit!»

Mon mari et moi avons échangé un regard qui voulait dire en même temps : «Qu'est-ce qu'on fait?» et «Pauvre Diable!» On nous apporta le repas et Éric continua à frapper sur la chaise haute. Maintenant le clochard parlait trop fort à l'autre bout du restaurant, jouant coucou  avec Éric qui lui répondait avec plaisir. Plus personne ne trouvait la situation intéressante. Cet homme dérangeait. J'étais embarrassée. Mon mari se sentait humilié, et même notre petit garçon de six ans demandait : «Pourquoi il parle si fort?»

Après avoir mangé très vite, mon mari alla payer la facture en me suppliant de prendre Éric et de le rejoindre à la voiture. Je pensai en moi-même : « Seigneur, laisse-moi juste sortir d'ici avant que cet homme ne reparle à Éric ou à moi», et je me précipitai vers la porte. Mais il devint vite évident que le Seigneur et Éric avaient d'autres intentions. Comme je m'approchais du clochard, je me tournai de manière à l'éviter. Mais alors Éric lui tendait les deux bras pour être pris. En essayant de balancer son poids, je me suis retrouvée les yeux dans les yeux de cet homme. Éric se tirait vers lui, les bras grand ouverts. Les yeux du clochard me suppliaient : «Laissez-moi prendre votre bébé!» Je n'eus pas le temps de répondre puisqu'Éric se jeta lui-même dans ses bras. Et ce fut un moment d'amour entre un vieil homme et un très jeune enfant. Éric posa sa tête sur l'épaule de l'homme qui ferma les yeux. Des larmes coulaient sous ses paupières. Ses vieilles mains tenaient et caressaient mon fils avec tellement de tendresse. Je ne pouvais plus bouger.

Il berça Éric pendant un moment, puis il ouvrit les yeux, fixa les miens et dit avec fermeté : «Prenez soin de cet enfant!» J'ai répondu, la gorge serrée : «Je vais le faire.» À regret, avec grande peine, il arracha Éric de lui et je le reçus dans mes bras. Il me dit : «Que Dieu vous bénisse, madame, vous m'avez donné mon cadeau de Noël.» J'ai murmuré : «Merci!»

Avec Éric dans mes bras, j'ai couru vers la voiture. Mon mari ne comprenait pas pourquoi je pleurais et tenais Éric si serré en disant : «Pardon, Seigneur, pardon!»  (Tiré de: More Telling Stories, par William J. Bausch)


Réflexion: Le sens de Noël c'est Éric. Éric, c'est la passion de Dieu pour nous, les clochards, avec nos vies maganées, nos relations brisées, nos cœurs meurtris. Éric, c'est les bras de Dieu décidé à faire irruption dans nos vies. Si Dieu n’est pas avec nous, alors il n’y a ni lumière ni espérance … Mais non, comme Éric, Dieu nous tend toujours les bras et il nous embrasse avec toute la passion de son amour! (2)

Renaître dans son coeur - Robert Lebel - YouTube

https://www.youtube.com/watch?v=B9KKHOgp...

16 févr. 2010 - Ajouté par bonpasteursherbrooke
Renaître dans son coeur - Album "Quelle est cette folie?" de Robert Lebel Renaître de l'Esprit... Renaître ...



(1) 

Chant: Toujours plus haut – Vers le haut avec Pier Giorgio!

piergiorgio.ca/chant-toujours-plus-haut-2/

(2) 

La passion de Noël

cursillos.ca/formation/capsules/bdcapsules/52.htm




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire