vendredi 18 mars 2016

" Il en sortit du sang et de l'eau " (Jn 19, 34)

« Il en sortit du sang et de l’eau » (Jn 19, 34)
Peinture sur bois d'Anne-Marie Forest

La plaie du côté de Jésus que lui a infligée le soldat romain qui se tenait au pied de la croix, demeure à jamais ouverte pour nous, afin que nous contemplions l’Amour infini de Jésus pour chacun de nous. La dévotion au Cœur de Jésus nous vient de cet événement historique. Les papes qui ont mis en valeur la dévotion au Sacré-Cœur, ont tous affirmé que la lance du soldat avait non seulement ouvert le côté de Jésus, mais avait aussi pénétré son cœur. Le Cœur ouvert de Jésus sur la croix est un des symboles de l’Amour divin les puissants qui soient.  

J’ai toujours été fasciné par la plaie du côté de Jésus. Quand j’ai réalisé à quel point cette plaie était large et profonde, cela m’a beaucoup touché. Le fait que Jésus ait dit à l’apôtre Thomas de mettre sa « main » dans son côté (Jn 20, 27), est très impressionnant. C’est sûrement une des raisons pour lesquelles j’ai voulu me procurer la peinture sur bois que j’ai mise au début de ce blogue. Cette peinture représente Jésus ressuscité montrant ses plaies à ses disciples. La plaie du côté est très évidente et très impressionnante. Il est malheureux toutefois, que la plaie ne se trouve pas du côté droit du thorax, ce qui aurait été plus fidèle à la réalité, si on en croit le Saint Suaire de Turin. Ceci étant dit, je sais très bien que l'art religieux n'a pas pour but de représenter exactement la réalité, mais d'ouvrir une fenêtre sur le mystère.  

Je ne sais pas si vous croyez ou non à la véracité du Saint Suaire de Turin, qui est selon de nombreux croyants, le linceul qui a recouvert le corps de Jésus une fois mort et sur le point d’être enseveli. Comme catholiques, nous ne sommes pas tenus de croire à la véracité du Saint Suaire. Personnellement, je crois que le Suaire de Turin est un des grands signes que Dieu donne à notre temps, et surtout aux scientifiques de notre temps, de la vérité des évangiles et de la vérité sur le seul et vrai Dieu. Un médecin, le docteur Pierre Barbet, a décrit en détail la passion de Jésus d’après le Saint Suaire. Rendu au coup de lance, il écrit ceci:

« Il a levé la hampe de la lance et d'un seul coup oblique au côté droit, il l'enfonce profondément. » Lui-même a répété l'expérience sur plusieurs corps d'autopsie, puis il a disséqué : « Jean l'a bien vu et moi aussi, et nous ne saurions mentir : un large flot de sang liquide et noir, qui a jailli sur le soldat et peu à peu coule en bavant sur la poitrine, en se coagulant par couches successives. Mais en même temps, surtout visible sur les bords, a coulé un liquide clair et limpide comme de l'eau. Voyons, la plaie est au-dessous et en dehors du mamelon (5e espace), le coup oblique. C'est donc le sang de l'oreillette droite et l'eau sort de son péricarde. Mais alors, mon pauvre Jésus, votre Cœur était comprimé par ce liquide et Vous aviez, en plus de tout, cette douleur angoissante et cruelle du cœur serré dans un étau. » (1)

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Sur l'image en haut à gauche, la plaie du côté est de couleur noire et se trouve immédiatement à droite du grand losange qui se trouve en plein milieu du thorax de Jésus. La dernière image, celle mise en dessous, nous fait voir la plaie telle qu'elle figure sur le Saint-Suaire, sur le côté droit de la poitrine de Jésus. 

Une plaie post-mortem

Une coulée de sang importante est très visible sur le corps de l'homme du linceul. Il s'agit d'une plaie ouverte, en partie détruite par l'incendie de 1532, mais dont il reste assez pour pouvoir l’étudier.

Cette plaie ouverte se situe sous le pectoral droit entre la 4ème et la 5ème côte. 
De forme ovale, elle mesure 4,5 sur 1,5 centimètres. Cette perforation a été faite post-mortem sinon les tissus de la poitrine se seraient rétractés. C’est un objet perforant qui a pénétré à droite du thorax de façon légèrement oblique en direction du cœur.

Sous la plaie on trouve une grande coulé de sang mêlée à une matière séreuse, elle coule vers le bas du corps, ce qui prouve que la blessure a été faite alors que le corps était à la verticale. Cette même coulée semble se prolonger sur le dos de l'homme du linceul au niveau de ses reins, preuve que la blessure béante continuait à saigner alors que l'homme était cette fois-ci à l'horizontale dans son linceul.Cette blessure a le mérite d’être claire. Elle indique que l’homme du linceul était mort au moment où la lance a pénétré son côté.

Référence :
1- Sur la notion de droite et gauche : Lorsque l
ʼon regarde le linceul le côté droit de lʼimage est vraiment le côté droit de lʼhomme du linceul. Cʼest un peu comme si lʼimage que lʼon voit sur ce linceul était le reflet dans le miroir de lʼhomme du linceul.. (2)


Voir ou plutôt imaginer la plaie du côté de Jésus me fait du bien. Il s’agit maintenant d’entrer dans cette plaie et de m’y réfugier en toute confiance. Je laisse au pape François la tâche de vous indiquer ce chemin. Le jour où le pape François a pris possession de la Chaire de l’évêque de Rome, le 7 avril 2013, il a dit ceci:

« Je voudrais souligner un autre élément: la patience de Dieu doit trouver en nous le courage de revenir à lui, quelle que soit l’erreur, quel que soit le péché qui est dans notre vie. Jésus invite Thomas à mettre la main dans les plaies de ses mains et de ses pieds, et dans la blessure de son côté. Nous aussi nous pouvons entrer dans les plaies de Jésus, nous pouvons le toucher réellement ; et cela arrive chaque fois que nous recevons avec foi les Sacrements. Dans une belle homélie saint Bernard disait : « Par les plaies [de Jésus], je puis goûter le miel de ce roc et l’huile qui coule de la pierre très dure (cf. Dt 32, 13), c’est-à-dire goûter et voir combien le Seigneur est bon » (Homélie sur le Cantique des Cantiques 61, 4). C’est justement dans les plaies de Jésus que nous sommes assurés, c’est là que se manifeste l’immense amour de son cœur. Thomas l’avait compris. Saint Bernard se demande: mais sur quoi puis-je compter? Sur mes mérites? Mais « mon mérite, c’est (…) la miséricorde du Seigneur, et je ne manquerai pas de mérite tant que la miséricorde ne lui fera pas défaut. Si les miséricordes de Dieu se multiplient, mes mérites seront nombreux » (Id., 5). Ceci est important : le courage de m’en remettre à la miséricorde de Jésus, de compter sur sa patience, de me réfugier toujours dans les plaies de son amour. Saint Bernard arrive à affirmer: « Mais qu’arrivera-t-il si j’ai à me reprocher quantité de fautes? Là où le péché s’était multiplié, la grâce à surabondé” (Rm 5, 20) » (Ibid.). Quelqu’un parmi nous peut peut-être penser: mon péché est tellement grand, mon éloignement de Dieu est comme celui du plus jeune fils de la parabole, mon incrédulité est comme celle de Thomas; je n’ai pas le courage de retourner, de penser que Dieu puisse m’accueillir et qu’il m’attende, moi. Mais Dieu t’attend, toi, il te demande seulement le courage de venir à lui. Combien de fois dans mon ministère pastoral on m’a répété: « Père, j’ai beaucoup de péchés » ; et l’invitation que j’ai toujours faite est: « Ne crains pas, va chez lui, il t’attend, Lui fera tout ». Que de propositions mondaines entendons-nous autour de nous, mais laissons-nous saisir par la proposition de Dieu, la sienne est une caresse d’amour. Pour Dieu, nous ne sommes pas des numéros, nous sommes importants, ou mieux, nous sommes le plus important de ce qu’il a; même pécheurs, nous sommes ce qui lui tient le plus à cœur.

Après son péché, Adam éprouve de la honte, il se sent nu, il ressent le poids de ce qu’il a fait; et pourtant Dieu ne l’abandonne pas: si à ce moment-là, avec le péché, commence l’exil de chez Dieu, il y a déjà la promesse du retour, la possibilité de retourner à Dieu. Dieu demande immédiatement: «Adam, où es-tu?», il le cherche. Jésus est devenu nu pour nous, il a pris sur lui la honte d’Adam, la nudité de son péché pour laver notre péché: par ses plaies nous avons été guéris. Rappelez-vous celui de saint Paul: de quoi je me vanterai, sinon de ma faiblesse, de ma pauvreté ? C’est vraiment dans le fait de ressentir mon péché, dans le fait de regarder mon péché que je peux voir et rencontrer la miséricorde de Dieu, son amour et aller à lui pour en recevoir le pardon.

Dans ma vie personnelle, j’ai vu bien des fois le visage miséricordieux de Dieu, sa patience; j’ai vu aussi en de nombreuses personnes le courage d’entrer dans les plaies de Jésus en lui disant: "Seigneur, me voici, accepte ma pauvreté, cache dans tes plaies mon péché, lave-le avec ton sang ". Et j’ai toujours vu que Dieu l’a fait, a accueilli, consolé, lavé, aimé.

Chers frères et sœurs, laissons-nous envelopper par la miséricorde de Dieu; comptons sur sa patience qui nous donne toujours du temps; ayons le courage de retourner dans sa maison, de demeurer dans les blessures de son amour, en nous laissant aimer par lui, de rencontrer sa miséricorde dans les sacrements. Nous éprouverons sa tendresse, si belle, nous sentirons qu’il nous embrasse et nous serons nous aussi plus capables de miséricorde, de patience, de pardon, d’amour. » (3)



(1) 

La Passion du Christ, selon le Saint Suaire

saintespritdeverite.e-monsite.com/.../la-passion-du-christ-selon-le-saint-su...

 

(2) 

Les blessures de l'homme du linceul - Le Linceul de Turin

www.linceul-turin.com › Médecine

(3) 

7 avril 2013 : Prise de possession de la Chaire d'Évêque de ...

w2.vatican.va/.../papa-francesco_20130407_omelia-possesso-cattedra-lat...


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