lundi 4 janvier 2016

Miséricordieux comme le Père

Miséricordieux comme le Père
 
Jean-Georges Cornelius, Jésus sur la Croix

Richard Vidal, dans le magnifique chant qu’il a composé en vue du Jubilé de la Miséricorde que nous vivons présentement, met comme première phrase du refrain :

« Miséricordieux comme le Père, entends le cri profond de la misère ». (1)

J’aime beaucoup la peinture ci-dessus de Jean-Georges Cornelius. Le Père souffre avec son Fils en croix. Il a même les mains liées à la croix avec son Fils.

Le Père a « entendu le cri profond de la misère de son Fils », quand celui-ci, du haut de la croix, s’est écrié d’une voix forte: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mc 15, 34).

Si la miséricorde consiste en particulier à souffrir avec celui qui souffre, je crois que notre Père du ciel n’a jamais été aussi Miséricordieux que durant les six heures où Jésus fut en croix.

Durant le présent Jubilé, nous sommes invités à devenir Miséricordieux comme le Père. Cette Miséricorde, nous devons l’exercer bien sûr envers le prochain. C’est ce que nous invite à faire le logo du jubilé, où on voit Jésus qui porte Adam (c’est-à-dire chacun de nous) sur ses épaules.



Mais j’aime aussi voir dans ce logo, le Père qui porte sur ses épaules le Fils. Et tout comme le Père souffre de voir souffrir le Fils, nous devrions nous aussi nous attendrir devant les souffrances que Jésus a endurées pour nous. Pour être Miséricordieux comme le Père, nous devons demander la grâce de la compassion envers Jésus en contemplant tout ce qu'Il a voulu souffrir pour nous.

Voici un texte de saint Bernard que nous lisons à l’office des lectures du 29 décembre et qui m’a particulièrement touché cette année (ou plutôt: en fin d’année dernière) :

« C’est comme un couffin plein de sa miséricorde que Dieu le Père a envoyé sur terre; oui, dis-je, un couffin que la Passion devra déchirer pour laisser se répandre ce qu’il contient: notre paix; un couffin, peut-être petit, mais rempli.   …  

Pourquoi Dieu déclare-t-il avec tant de soin sa miséricorde, au point de faire sienne notre misère elle-même? Pourquoi est-il rempli d’une bonté telle que la parole de Dieu, pour nous, s’est faite herbe fanée? Seigneur, qu’est-ce que l’homme, pour que tu en fasses si grand cas? Qu’est-il pour que ton cœur lui soit ouvert? Voici où l’homme doit porter son attention pour découvrir quel souci Dieu prend de lui; voici où l’homme doit apprendre quelle pensée et quel sentiment Dieu nourrit à son égard. N’interroge pas ce que tu souffres, toi, mais ce qu’il a souffert, lui. À ce qu’il est devenu pour toi, reconnais ta valeur à ses yeux, afin que sa bonté t’apparaisse à partir de son humanité. En effet, l’abaissement qu’il accomplit dans son humanité a révélé la grandeur même de sa bonté, et plus il s’est rendu méprisable en ma faveur, plus il me devient cher. » (Saint Bernard, Sermon pour l’Épiphanie)

(1) Pour entendre le chant de Richard Vidal, veuillez cliquer sur les mots suivants: 

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