lundi 30 novembre 2015

L'Année Sainte est commencée

L’Année Sainte est commencée
 
La présidente centrafricaine Catherine Samba-Panza et le pape François à Bangui le 29 novembre 2015. [AFP / Giuseppe Cacace].

Le saviez-vous? L’Année Sainte de la Miséricorde Divine, est commencée. Elle n’est pas commencée pour les personnes vivant sur quatre des continents de la planète. Mais elle est commencée en Afrique. Elle a commencé hier dans le Centreafrique, en la dernière journée du voyage apostolique du pape François, lors de l'étape la plus périlleuse du voyage. 

Voici quelques unes des paroles prononcées par madame Catherine Samba-Panza, présidente de transition de la République centrafricaine, pour saluer le pape François. S’adressant à toutes les personnes présentes et à son peuple, elle dit: 

« Au regard des incertitudes qui ont, un temps, entouré la visite du pape en terre centrafricaine, sa présence effective parmi nous aujourd’hui est vécue comme une bénédiction du ciel. Cette présence effective du pape François à Bangui est également perçue comme une victoire. Une victoire de la foi sur la peur, sur l’incrédulité et une victoire de la compassion et de la solidarité de l’église universelle. Nous nous en réjouissons tous et gloire soit rendue à Dieu pour cela.
C’est pourquoi, ces 29 et 30 novembre 2015 sont des jours à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de notre pays. Car en ces jours historiques, nous sommes le cœur de l’Afrique, la fierté d’une région. 
Remplie de joie et d’allégresse, je souhaite très solennellement la bienvenue au pape François, ainsi qu’a toute sa délégation. »
S’adressant au pape, elle dit: 

Très Saint-Père,
Le contexte politique du moment, les menaces sécuritaires réelles ou amplifiées qui ont émaillé les préparatifs de votre visite, la résurgence ces derniers jours des mouvements extrémistes et du terrorisme avec une violence omniprésente, auraient pu vous décourager à prendre le risque de faire le déplacement de Bangui. Il n’en est rien. La leçon de courage et de détermination est ici exemplaire et devrait nous enseigner. Vous avez toujours manifesté votre solidarité aux victimes de la crise centrafricaine, en encourageant les hommes et les femmes de Centrafrique, toutes obédiences religieuses confondues, à rester mobilisés pour reconstruire la cohésion nationale. Aujourd’hui, Vous leur confirmez une fois de plus et aux yeux du monde entier que Vous êtes à leurs côtés dans la fraternité et l’amitié universelles entre les hommes. Vous avez surtout démontré une fois de plus que vous êtes le pape des pauvres, des meurtris et de tous ceux qui sont dans la détresse.
Vous avez en effet choisi de visiter un pays détruit dans ses fondements par plusieurs décennies de crises à répétition, un pays qui vit des drames au quotidien. Vous avez décidé de venir témoigner votre compassion et votre solidarité à un peuple tenaillé par la haine et l’esprit de vengeance, déchiré par des conflits interminables mais qui, malgré tout, n’a pas totalement perdu sa foi et est toujours debout par la force de l’espoir.
Au nom de cette foi, je veux commencer par implorer, à travers vous, la miséricorde de Dieu tout puissant au seuil de cette visite que tous les Centrafricains sans distinction attendaient dans la ferveur et l’espérance. Votre présence nous apporte la lumière de la visitation divine qui vient illuminer et transfigurer nos cœurs dans la repentance.
Des Centrafricains ont infligé des souffrances inqualifiables à d’autres Centrafricains.
C’est pour cela qu’il revient aux filles et aux fils de ce pays de reconnaître leurs fautes et demander pardon, un pardon sincère que votre bénédiction transformera en un nouveau levain pour la reconstruction du pays.
Au nom de toute la classe dirigeante de ce pays mais aussi au nom de tous ceux qui ont contribué de quelque manière que ce soit à sa descente aux enfers, je confesse tout le mal qui a été fait ici au cours de l’histoire et demande pardon du fond de mon cœur.
Nous avons absolument besoin de ce pardon à l’occasion de votre visite simplement parce que les dernières évolutions de la crise dans notre pays sont apparues comme des abominations commises au nom de la religion par des gens qui se disent des croyants. Or, comment être croyants et détruire des lieux de culte, tuer son prochain, violer, détruire des biens d’autrui et procéder à des violences de toutes sortes ?
Nous avons absolument besoin de ce pardon parce que nos cœurs sont endurcis par les forces du Mal. L’amour sincère du prochain nous a quittés et nous sommes désormais ancrés dans l’intolérance, la perte des valeurs et le désordre qui en résulte.
Nous avons besoin de ce pardon pour reprendre le chemin d’une nouvelle spiritualité plus vivante, accueillante et concrète parce que fondée sur l’amour vrai qui contribue à la réalisation et à l’affirmation de notre humanité. »
Et voici quelques extraits de la réponse du Saint-Père:
OUVERTURE DE LA PORTE SAINTE DE LA CATHÉDRALE DE BANGUI 

Cathédrale de Bangui (République centrafricaine)
1er dimanche de l’Avent 29 novembre 2015

Paroles prononcées avant l’ouverture de la Porte Sainte

(Italien) Aujourd’hui Bangui devient la capitale spirituelle du monde. L’Année Sainte de la Miséricorde commence en avance sur cette terre.

(Espagnol) Une terre qui souffre depuis plusieurs années de la guerre et de la haine, de l’incompréhension, du manque de paix. Mais sur cette terre souffrante, il y a aussi tous les pays qui passent par la croix de la guerre. (Italien) Bangui devient la capitale spirituelle de la prière par la miséricorde du Père. Tous, demandons la paix, la miséricorde, la réconciliation, le pardon, l’amour. Pour Bangui, pour toute la République de Centrafrique, pour le monde entier, pour les pays qui souffrent de la guerre, demandons la paix !

Et tous ensemble, demandons l’amour et la paix. Tous ensemble ! (En Sango) Doyé Siriri ! [tous répètent : Doyé Siriri !]

Et maintenant, avec cette prière nous commençons l’Année Sainte: ici, dans cette capitale spirituelle du monde, aujourd’hui !


HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE
En ce premier dimanche de l’Avent, temps liturgique de l’attente du Sauveur et symbole de l’espérance chrétienne, Dieu a conduit mes pas, jusqu’à vous, sur cette terre, alors que l’Église universelle s’apprête à inaugurer l’Année Jubilaire de la Miséricorde, que nous aujourd’hui, ici, avons commencée. Et je suis particulièrement heureux que ma visite pastorale coïncide avec l’ouverture dans votre pays de cette Année Jubilaire. Depuis cette cathédrale, par le cœur et la pensée, je voudrais rejoindre avec affection tous les prêtres, les personnes consacrées, les agents pastoraux de ce pays, spirituellement unis à nous en ce moment. A travers vous, j’aimerais saluer aussi tous les Centrafricains, les malades, les personnes âgées, les blessés de la vie. Certains d’entre eux sont peut-être désespérés et n’ont même plus la force d’agir, attendant simplement une aumône, l’aumône du pain, l’aumône de la justice, l’aumône d’un geste d’attention et de bonté. Et tous, nous attendons la grâce, l’aumône de la paix.

Mais comme les apôtres Pierre et Jean montant au temple, qui n’avaient ni or ni argent à donner au paralytique dans le besoin, je viens leur offrir la force et la puissance de Dieu qui guérissent l’homme, le remettent debout et le rendent capable de commencer une nouvelle vie, en passant sur l’autre rive (cf. Lc 8, 22).

Jésus ne nous envoie pas tout seuls sur l’autre rive, mais il nous invite plutôt à effectuer la traversée avec lui, en répondant, chacun, à une vocation spécifique. Il nous faut donc être conscients que ce passage sur l’autre rive ne peut se faire qu’avec lui, en nous libérant des conceptions de la famille et du sang qui divisent, pour construire une Eglise-Famille de Dieu, ouverte à tous, soucieuse de ceux qui sont le plus dans le besoin. Cela suppose la proximité avec nos frères et sœurs, cela implique un esprit de communion. Ce n’est pas d’abord une question de moyens financiers ; il suffit juste de partager la vie du peuple de Dieu, en rendant compte de l’espérance qui est en nous (cf. 1P 3, 15), en étant témoins de l’infinie miséricorde de Dieu qui, comme le souligne le psaume responsorial de ce dimanche, « est bon [et] montre aux pécheurs le chemin » (Ps 24, 8). Jésus nous enseigne que le Père céleste « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45). Après avoir fait nous-mêmes l’expérience du pardon, nous devons pardonner. Voici notre vocation fondamentale: « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48)! L’une des exigences fondamentales de cette vocation à la perfection, c’est l’amour des ennemis, qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin. Jésus a tenu à insister sur cet aspect particulier du témoignage chrétien (Mt 5, 46-47). Les agents d’évangélisation doivent donc être d’abord et avant tout des artisans du pardon, des spécialistes de la réconciliation, des experts de la miséricorde. C’est ainsi que nous pouvons aider nos frères et sœurs à passer sur l’autre rive, en leur révélant le secret de notre force, de notre espérance, de notre joie qui ont leur source en Dieu, parce qu’elles sont fondées sur la certitude qu’il est dans la barque avec nous. Comme il l’a fait avec les apôtres lors de la multiplication des pains, c’est donc à nous que le Seigneur confie ses dons afin que nous allions les distribuer partout, en proclamant sa parole qui assure: « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda » (Jr 33, 14) (cette citation est tirée de la première lecture de la messe du jour)(1) 

En lisant ces textes, on comprend aisément pourquoi le pape a devancé l’ouverture du Jubilé de la Miséricorde pour la terre africaine. On comprend aussi ce qu’il faudra admettre et confesser pour que le pape vienne en ambassadeur de Dieu en terre québécoise. Le nonce apostolique au Canada, Mgr Luigi Bonazzi, a été assez clair, à mes yeux, sur ce qu’il faut pour que le pape se déplace dans un pays :

«Le Saint-Père prend aussi ses décisions en se laissant interpeller par les appels qui lui arrivent. Il est important que le Canada lui fasse arriver le vrai appel. Pour que le pape vienne au Canada, il faut faire arriver au pape la note juste qui fait naître dans son cœur ‘oui, je vais me rendre au Canada’. Le Saint-Père est quelqu’un qui écoute des appels qui lui viennent du cœur du peuple. Alors, si nous voulons la visite du Saint-Père au Canada, si on la désire, j’inviterais la communauté catholique à prier davantage pour ça, et à demander au Seigneur qu’il fasse arriver au Saint-Père les raisons pour lesquelles le Canada, parmi les cinquante sollicitations sur son bureau, mérite d’être choisi». (2)

Pour ma part, je considère qu’une des meilleures façons d’attirer le pape François au Québec, c’est d’admettre avec humilité et franchise, que le Québec est une terre qui a été particulièrement bénie de Dieu; mais que d’autre part, la gratitude du peuple de Dieu, n’a pas toujours été au rendez-vous. En ce Jubilé de la Miséricorde, qui commencera dans neuf jours, nous devrions prendre exemple des propos de madame Catherine Samba-Panza, et dire clairement au Saint-Père que nous désirons sa venue pour signifier au représentant de Jésus sur terre, que nous sommes désolés et contrits, comme peuple, d’avoir aussi mal répondu à toutes les faveurs que Dieu nous a accordées, depuis l’arrivée des premiers colons et missionnaires en Nouvelle-France. Nous désirons nous aussi, tout comme il en est au Centre-Afrique, faire de ce voyage une occasion de renouveau. Nous désirons que le passage du pape François sur notre sol, soit le signe d’un engagement: l’engagement à répondre à l’Amour de Dieu par l’amour: un amour renouvelé envers Dieu et envers le prochain.

Le pape ne se déplacera sûrement pas pour célébrer une fête purement civile. 


[AllemandAnglais, Arabe, EspagnolFrançaisItalien, Polonais, Portugais]

(2) 

Le pape au Canada en 2017? «En considération», dit le ...

presence-info.ca/.../le-pape-au-canada-en-2017-en-consideration-dit-le-n..


dimanche 29 novembre 2015

Priez Priez Priez !

Priez  Priez  Priez  !
Résultats de recherche d'images pour « priez sans cesse »

Chers amis, je vous souhaite un très bel et fructueux Avent. Jésus aujourd’hui, dans l’évangile de ce premier dimanche de l’Avent 2015 nous donne comme seule consigne pour pouvoir un jour (le jour du GRAND JOUR) nous tenir debout devant le Fils de l’Homme, de PRIER EN TOUT TEMPS, ou, autrement dit, de PRIER TOUT LE TEMPS: « Restez éveillés et priez en tout temps: ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » (Lc 21, 36).

Le message est clair: si nous voulons vivre un bel Avent, il nous faut mettre davantage de prière dans notre vie. Alors, sortons nos chapelets, mettons-nous à genoux devant le Saint-Sacrement et prions pour nous-mêmes et pour notre monde.

Le plus grand service que nous puissions rendre au monde, c’est de prier. Vous avez sûrement remarqué qu’après les attentats de Paris ce mois-ci, nous avions souvent le hashtag suivant devant les yeux: #PrayforParis. Il est tout à fait normal que nous priions à la suite d’événements aussi atroces et douloureux. Mais dans notre monde postmoderne, où l’athéisme est de plus en plus répandu, la prière dérange. Si cela vous intéresse, voici trois liens « en lien » avec la prière.

1- Un article d’une personne que la prière indispose au plus haut point:

C'est gentil, mais ne vous sentez pas obligé de prier pour ...

www.liberation.fr/.../c-est-gentil-mais-ne-vous-sentez-pas-oblige-de-prier...

2- La réponse d’une jeune étudiante qui continuera à prier, même si cela indispose certaines personnes.

« Baisez, buvez, moi je prie | Aleteia.org – Français «

fr.aleteia.org/2015/11/18/baisez-buvez-moi-je-prie/

3- Une invitation à adopter par la prière, un soldat de Daesh (de l’État Islamique), pour qu’il se convertisse à l’Amour.

Prière pour un Soldat de Daesh (adoptons le spirituellement ...

hozana.org/.../priere-pour-un-soldat-de-daech-adoptons-le-spirituelleme...


Adopter spirituellement un soldat de Daech et prier pour sa conversion. Construisons la civilisation de l'Amour!

La recommandation que je me donne et que je vous propose en ce début d’Avent, est :

PRIE   -   PRIE   -   PRIE   !


samedi 28 novembre 2015

Sauvons les crèches

Sauvons les crèches
 
Je viens d’apprendre de la bouche du Père Matthieu Rougé, que quelques jours à peine après les terribles attentats qui ont eu lieu à Paris ce mois-ci, « l’association des maires de France a proposé que le gouvernement fasse une loi pour interdire les crèches de Noël dans les mairies ». Cette proposition est un des éléments contenus dans le « guide de bonne conduite laïque » (ou Vade mecum sur la laïcité) que vient de rendre public l'Association des Maires de France (AMF). 

Une telle prise de position de la part d’élus français, est inexplicable à mes yeux. Comment peut-on être aussi aveugle? Comment ne pas voir, presque instinctivement, qu’après les horreurs vécues à Paris et par ricochet dans le monde entier, la crèche de Noël puisse être une source de paix, de bonheur et de douceur retrouvée? Comment peut-on être aussi aveugle sur le bien véritable de l’être humain?

J’ai donné à ce blogue le titre « Sauvons les crèches ». Je n’ai pas osé reprendre le titre de la vidéo que vous verrez et que vous écouterez peut-être dans un instant. Car pour le moment « nos crèches » au Québec ne sont pas menacées. Mais cela viendra sûrement un jour, et probablement plus vite qu'on ne le pense.

Dans la vidéo ci-dessous, le Père Matthieu Rougé montre à quel point certains élus municipaux font une grave erreur en proposant d’interdire les crèches dans les mairies. Je souligne deux des phrases du Père Rougé:

« Les crèches de Noël sont la cristallisation des valeurs dont notre temps a le plus besoin. » Parmi ces valeurs, il y a la beauté de la vie, la grandeur de la vie, la joie de vivre, la douceur de la vie familiale.

« Vouloir à tout prix repousser la religion, ne parvient qu’à faire du religieux refoulé une personne potentiellement violente ».

J'avoue toutefois que je ne suis pas d'accord avec le Père Rougé, lorsqu'il affirme que les maires de France qui désirent interdire les crèches dans les mairies, "commettent une faute morale ". Là, je trouve que le Père Rougé y va un peu fort. 


Père Rougé : sauvons nos crèches ! - vidéo Dailymotion

www.dailymotion.com/video/x3ftvfu
Il y a 1 jour
Dans sa chronique pour l'émission bihebdomadaire d'actualité "A la Source" sur KTO, le Père Matthieu Rougé revient sur le débat suscité par  ...

mercredi 25 novembre 2015

Pier Giorgio, chant: "TOUJOURS PLUS HAUT"

Pier Giorgio, chant: « TOUJOURS PLUS HAUT »
 
La photo ci-dessus est assez exceptionnelle: on y voit Pier Giorgio escaladant une montagne, les yeux tournés vers le ciel. Les mots écrits de sa main, ont été mis sur la photo un mois, presque jour pour jour, avant sa mort. Les mots " Verso l'alto " veulent dire: " Vers le haut ". 

Chers amis, je désire aujourd’hui vous partager une expérience extraordinaire dont j’ai été le témoin et l’acteur. J’ai écrit un blogue sur le Bienheureux Pier Giorgio Frassati, le 4 juillet dernier, jour de la mort du jeune Bienheureux, décédé le 4 juillet 1925 (1). Depuis ce jour, des événements que je considère comme étant vraiment extraordinaires, se sont produits. Une dame de Trois-Rivières, nommée Annie Gilbert, me téléphone après être tombée un peu par hasard sur le blogue que j’avais écrit à propos du jeune italien béatifié par Jean-Paul II. Cette dame est une véritable passionnée de Pier Giorgio. Elle vient me rencontrer à Montréal, le dimanche 13 septembre dernier. Nous dînons ensemble et Annie réussit à me faire aimer davantage le jeune italien. Une personne passionnée trouve facilement et instinctivement le moyen de communiquer aux autres sa passion.  

Durant le repas, Annie me partage le fait qu’elle aimerait tellement avoir un chant en français sur Pier Giorgio. Ce désir s’est immédiatement inscrit dans mon cœur. Le jour même, j’envoyais un courriel à monsieur Richard Vidal, auteur-compositeur-interprète québécois, que je connaissais un peu puisque je l’avais invité à donner un récital en ma paroisse, le 30 mai dernier. Dans mon courriel, je suggérais à Richard de composer un chant en l’honneur de Pier Giorgio. Deux jours plus tard, le 15 septembre, je téléphone à Richard pour lui préciser ma pensée et mon souhait. Richard Vidal me dit sur le champ qu’il ne connaît pas du tout ce jeune Bienheureux. Enflammé comme je l’étais, suite à ma rencontre avec Annie, je partage à Richard quelques éléments que je trouve magnifiques dans la vie de Pier Giorgio. Richard me dit qu’il accepte de voir ce qui va se passer en lui dans les semaines à venir; il accepte de laisser à l’Esprit Saint l’occasion de lui manifester si ce chant doit ou non voir le jour. Si quelque chose monte en lui, tant mieux, sinon on laissera tomber. Je m’arrange alors pour que Richard et Annie puissent entrer en contact. Le 16 septembre, Annie téléphone à Richard pour fixer une date de rencontre et pour l’assurer qu’elle lui fournira toute la documentation dont il aura besoin pour composer le chant. Le 22 septembre, Annie se rend à Québec et rencontre Richard dans son studio. Une fois que l’on sait ce qui s’est passé par la suite, on comprend aisément qu’Annie a réussi à semer l’amour et l’estime de Pier Giorgio dans le cœur de Richard, lors de leur première rencontre. Annie reçoit ce jour-là une réponse de la part de Richard, semblable à celle que j’avais reçue: « on verra ce qui se passera; on verra dans quelle direction souffle l’Esprit ».  

Le 13 octobre, Richard Vidal envoie un courriel à Annie pour lui dire que la composition des paroles du chant avance bien, qu’il est en ce moment au Michigan et qu’à son retour à Québec, il verrait à faire les arrangements musicaux.

Le 15 novembre, Richard nous invite, Annie et moi, au « lancement » du chant, chez lui, à Charlesbourg. Le premier jour disponible pour moi, était le 22 novembre, le jour de la solennité du Christ Roi de l’univers. Il y a trois jours, Annie et moi, nous nous sommes rendus chez Richard pour vivre un moment de joie intense. J’étais déjà très joyeux ce jour-là, car la solennité du Christ Roi de l’univers, est une de mes fêtes préférées, dans l’année liturgique. Sur la route qui conduit à Québec, Annie et moi étions fébriles car nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Pour ma part, je m’attendais à entendre quelque chose de très beau car les quelques mots qu’avait employés Richard pour parler de son chant, me laissaient clairement deviner que l’œuvre était belle; très belle.

Arrivés chez Richard et Donna, son épouse, après les salutations d’usage, Richard nous fait descendre au sous-sol, dans son studio, pour écouter le chant. Richard nous dit que nous allions l’écouter deux fois de suite, pour avoir une meilleure idée. Dès les premières mesures du chant, mon cœur est touché et remué profondément; et dès les premières paroles du chant, je me mets à pleurer. Ces pleurs, que j’ai essayé tant bien que mal à contenir et à réprimer, ne cessaient de mouiller mes yeux et mes joues. Richard était là devant moi, les yeux fermés. Annie, assise un peu derrière moi, était tout aussi émue que moi, je le sentais. Quand Richard a ouvert les yeux après les deux auditions, il avait devant lui deux amis et admirateurs en pleurs. Donna, l’épouse de Richard, avait décidé de ne pas se joindre à nous pour le « lancement du chant ». J’ai trouvé cela très délicat et très respectueux de sa part. Nous avons écouté à nouveau le chant une ou deux fois, nous avons partagé nos impressions et trente minutes plus tard, nous montions à l’étage pour partager un excellent repas. Une fois arrivé en haut, je me suis placé devant Donna et je lui ai demandé si j’avais les yeux rouges. Elle m’a dit que oui. Je connaissais évidemment la réponse avant de lui poser la question. J’ai eu les yeux rouges pendant environ une heure, après l’audition du chant. Quelques heures après avoir entendu le chant, Annie me confiait ceci:

« Ma joie était si intense qu'elle prenait plus d'espace que mon coeur pouvait en loger. Je vivais une sensation de plénitude difficile à décrire.  Je crois que mon coeur aurait éclaté s'il y avait eu un 4e couplet! Cette joie, c'était de réaliser combien Richard avait saisi de l'intérieur la spiritualité de Pier Giorgio qui m'est si cher et que cet artiste avait su harmoniser sa vie de manière profonde, vivante, touchante et grandiose! »

À ce moment-ci, je sais que l’unique chose que vous désirez, c’est entendre le chant. Pour cela, veuillez cliquer sur le lien suivant:  
Chant: Toujours plus haut – Vers le haut avec Pier Giorgio!
piergiorgio.ca/chant-toujours-plus-haut-2

Pier Giorgio est un modèle extraordinaire à présenter à la jeunesse. C’est un jeune homme bien dans sa peau, toujours joyeux, amant des pauvres, affamé du Christ, spécialement dans l’Eucharistie et dévot de la Vierge Marie. Quand je pense à lui, je pense instinctivement au pape François. Les derniers papes ont tous aimé Pier Giorgio et l’on présenté comme un modèle pour la jeunesse d’aujourd’hui. Ce jeune Bienheureux est en quelque sorte devenu au fil des ans, le patron des JMJ (Journées Mondiales de la Jeunesse). Il est mort en 1925. Il a été exhumé en 1981 et trouvé intact. Son corps a été transporté en 2008 à Sidney en Australie, pour les JMJ et il sera en Pologne pour les prochaines JMJ.

M. Richard Vidal a mis par écrit les inspirations qui l’ont conduit à écrire tels ou tels mots, ou telles ou telles phrases. Voici les paroles du chant, suivies des commentaires de Richard:

Toujours plus haut
– Chant sur le Bienheureux Pier Giorgio Frassati. –


1. Avec lui, les pauvres ont touché la main de Dieu,
Avec lui, bien d'autres ont goûté le Pain des cieux.
Il était un saint, jeune au cœur de feu,
Homme de prière, homme de lumière, un vrai fou de Dieu.

REFRAIN

Toujours plus haut, vers la montagne éternelle,
Toujours plus haut, les yeux levés vers le ciel.
Il a vêtu d'amour, des gens dans le besoin.
Il a laissé sa joie, tomber sur les chemins.


2. Ange de tendresse, il prenait son énergie
Dans le Pain céleste savouré chaque aujourd'hui.
Il partait donner, en tournée d'amour,
Un peu de bonté et de charité, sans aucun détour.

Si Pier Giorgio était près de nous, il nous dirait :

3. Vis comme un apôtre, dans le don et dans la joie,
Vis pour tous les autres et secoue un peu ta foi.
Prie le jour, la nuit dans la solitude
Et pour les petits, les plus démunis, sois Béatitude.


Richard Vidal
Octobre 2015

Quelques mots d’explication sur le chant:

1. La foi de Pier Giorgio.
Dans le chant, le mot foi n’apparaît pas. Cependant  sa vie de foi se retrouve dans l’expression : «Avec lui bien d’autres… ». Malgré le fait que, dans son entourage, on se moquait de la religion, Pier Giorgio n’avait pas peur non seulement de dire sa foi mais d’en entrainer d’autres dans son sillage. Plusieurs ont découvert le Pain des cieux et le dialogue avec Dieu, à cause de lui, l’homme de prière.

2. Un saint.
Pourquoi écrire : « Il était un saint » alors qu’il n’est pas encore canonisé ?  Quand
quelqu’un est nommé patron des JMJ, quand on ouvre sa tombe et que son corps est conservé et qu’il répand un doux parfum, et quand on va même apporter sa châsse à Cracovie en juillet 2016 pour les JMJ, on peut dire que PGF est un saint.  Alors qu’il était en train de mourir, la femme de chambre Ester Pignata écrivit sur le calendrier de la cuisine : «Sept heure – malheur irréparable. Pauvre saint Pier Giorgio. C’était un saint et Dieu l’a voulu à ses côtés. » Un pauvre qui lui demandait son nom, il a répondu : « Je suis Saint-Vincent de Paul. » Certes il le disait, avec un grand sens de l’humour,  pour éviter qu’on devine qu’il est le fils d’un riche Sénateur et fondateur du journal local,; il était vraiment au autre Vincent de Paul. Espérons qu’un jour, il sera canonisé.

3. Un fou de Dieu.
Une autre expression mise dans le premier couplet peut paraitre forte et même un peu radicale : « Un vrai fou de Dieu. » C’est ce qu’il était dans son cœur : un amant de Dieu. Son entourage et surtout ses parents ne le comprenaient pas et l’estimaient «un peu fou »;  ils étaient très déçus de ses choix. Certes PG aurait pu vivre une vie exceptionnelle dans les hautes sphères de la société bourgeoise; il aurait pu succéder à son père à la tête du Journal La Stampa.  Il a tout laissé : vie mondaine, soirées dansantes avec de grandes et belles dames, souper d’honneur avec des dignitaires d’Italie et d’Allemagne, automobile de luxe, la vie de château quoi ! Il a tout laissé… pour Dieu. C’est fou ? Plusieurs de ses amis le croyaient.

4. Sa devise. 
«Toujours plus haut» fait allusion aux mots « Verso alto »  écrits sur une photo. Pour lui, il fallait toujours se dépasser, aller plus loin. Son amour pour la montagne et ses passages difficiles était pour lui l’image de la vie où il faut aller plus loin, plus haut. Il disait : « J’ai besoin de montagne. » « Les yeux levés vers le ciel. » C’était là où il regardait, vers la vraie lumière pour être lui-même homme de lumière pour les autres.  Jamais il ne pensait à sa personne parce qu’il voyait Dieu partout.

5. Son amour de l’eucharistie.
 Dieu avait la première place dans sa vie. Il allait à la messe chaque matin, d’où l’expression dans le premier couplet : « Il prenant son énergie dans le Pain céleste savouré chaque aujourd’hui.» Il demandait au jardinier de le réveiller le matin pour aller à l’église. Il a écrit cette phrase merveilleuse : «Jésus me rend visite chaque jour par la communion, et moi, je le lui rends bien modestement en visitant les pauvres. »  Cette idée se reflète dans les mots : « Il partait donner, en tournée d’amour, un peu de bonté et de charité.» Dieu était son
« énergie

6. Ses pauvres.
Il les a « vêtu d’amour » il les aimait sans condition. Il notait même leurs noms dans un carnet pour ne pas les oublier. Il ne les choisissait pas; c’est ce que j’ai voulu dire dans l’expression : « sans aucun détour ».  Même quelqu’un lui dit un jour, alors qu’il trouvait insupportable l’odeur des pauvres dont s’occupait PG : «Comment fais-tu pour rester ici ? » Il lui a répondu : « N’oublie jamais que même dans un taudis sordide, c’est le Christ que tu viens trouver. » Il allait voir la détresse là où elle se trouvait sans rien choisir sauf le fait de la changer en espoir. C’est tellement vrai d’écrire : « Avec lui les pauvres ont touché la main de Dieu. »

 7. Sa joie.
Quand il arrivait à quelque part, on le savait. PG répandait la joie là où il passait d’où les mots du refrain : « Il a laissé sa joie tomber sur les chemins. » On aurait dit que sa joie était matérielle, qu’on pouvait la toucher tellement elle était palpable. C’est comme laisser un panier de fruits sur la table du démuni. Pour lui, jouer des tours, fonder La société des types louches, prendre une bière entre amis et avoir des fous rires, c’était la vie. Il disait :
« Un chrétien doit toujours être joyeux. »

8. Un ange de tendresse
C’est ainsi que commence le second couplet. De la tendresse, il en avait beaucoup pour les autres. Cette tendresse se transformait en action sociale pour ses pauvres. Autant il était affable et doux, autant il devenait ardent défenseur de la justice pour les délaissés du système politique. Il rugissait comme un lion passionné. Il a même fait une nuit en prison parce que trop bruyant dans une manifestation où il portait un drapeau défendu. Si sa fougue était  intense pour les injustices faites aux autres, elle disparaissait quand l’injustice lui était faite personnellement. Il ne disait rien quand son père le traitait d’incompétent.
Il s’excusait quand ses parents, rigides et intolérants face à la ponctualité lui faisaient des reproches sur ses retards aux repas ne sachant pas qu’il arrivait de nourrir des pauvres. Une des dernières scènes de sa vie est dramatiquement irréelle. Sa grand-mère venait de mourir et lui ne pouvait assister aux funérailles à cause du mal terrible qui le torturait de douleur;  il ne pouvait plus marcher. Même si sa sœur Luciana en avait parlé à sa mère, cette dernière n’y a pas porté attention. Plus encore, elle dit à PG cette phrase terrible : « Ce n’est pas possible, chaque fois qu’on a besoin de toi, tu n’es jamais là ». Il n’a rien répondu, garda le silence en supportant comme toujours la nervosité de sa mère. Il est mort trois jours plus tard. Quel « ange de tendresse » et de bonté ! L’image même du Christ qui lui aussi a gardé le silence devant Pilate.

 9. Le message de Pier Giorgio
Dans le couplet 3, j’ai pensé l’écrire comme si PG nous parlait. Je suis certain aussi qu’il nous aurait un peu «brassé » avec sourire sans doute, d’où l’expression « et secoue un peu ta foi. » Après l’avoir écrite, j’étais moi-même surpris de ces mots que je trouvais tellement d’actualité.  Il est vrai que parfois il faut se secouer un peu pour aller plus haut. Le message est clair : dépasse-toi et ne pense pas seulement à ta petite personne. Pier Giorgio dérangeait il y a 100 ans; il dérange encore aujourd’hui.

10. L’homme des 8 Béatitudes.
C’est Jean-Paul II qui lui a donné ce titre. PG vivait à plein régime les 8 béatitudes. C’est ce que j’ai voulu remémorer dans le chant par l’expression «sois Béatitude ». En d’autres mots, c’est à nous d’être, comme disent les Béatitudes, des amants de la justice, de la pauvreté, de la miséricorde, de la pureté et de la paix.

Merci à toi, Pier Giorgio Frassati, le Bienheureux.
Je t’ai écris un chant et je te l’ai donné.
Toi, tu m’as vêtu d’amour et tu as laissé ta joie tomber dans mon cœur.

Richard Vidal


Commentaire sur le no. 8, intitulé: « Un ange de tendresse »

Voici comment, pour ma part, je comprends ce paragraphe écrit par Richard Vidal: un ange, selon la conception que j’ai de ce pur esprit, ne pense jamais à lui. L’ange est soit entièrement tourné vers Dieu, pour le louer et l’adorer, soit entièrement tourné vers l’être humain auquel Dieu lui demande de porter secours. Voilà pourquoi, selon moi, M. Richard Vidal qualifie Pier Giorgio d’ange. Car Pier Giorgio pense toujours à défendre les plus faibles, avec courage et détermination. Mais quand il s’agit de se défendre lui-même d’attaques fausses et blessantes, il préfère ne rien dire et se laisser faire. Tout comme les anges, il n’est pas du tout centré sur lui-même, mais uniquement sur les autres et sur Dieu.  Pour ceux et celles

J’espère de tout cœur que le chant de M. Richard Vidal soit connu de plus en plus, surtout en cette année qualifiée d’année Pier Giorgio Frassati. Comme il serait beau que ce chant soit chanté aux JMJ en Pologne l’été prochain, par les jeunes de langue française! Invoquons Pier Giorgio dès maintenant et régulièrement. Faisons-le connaître à tous, spécialement aux jeunes. Et qui sait, peut-être qu’ainsi, il sera canonisé en 2016, avant la clôture de l’année qui lui est dédiée. 

Ce Bienheureux est capable de toucher le coeur des personnes de tous âges. J'ai personnellement 64 ans. Richard et Annie ont tous deux quelques cheveux blancs. Tous les trois, nous avons été conquis par la personnalité, la fougue, la charité et l'originalité de ce futur saint. C'est signe que Pier Giorgio a été donné à la terre entière en ces temps de morosité mondiale. Puisse Pier Giorgio nous remettre sur le chemin de l'Espérance, de la Charité active et de la Foi secouée.

Voici un site internet québécois sur Pier Giorgio:   www.piergiorgio.ca 
  
(1) 

Dieu ma joie: Pier Giorgio Frassati, modèle pour la jeunesse

dieumajoie.blogspot.com/2015/07/pier-giorgio-frassati-modele-pour.html



dimanche 22 novembre 2015

Prière au Christ Roi Universel

Prière au Christ Roi Universel 

À chaque année, en la Solennité du Christ Roi de l’univers, je me réveille le matin en ayant à l’esprit la prière mise ci-dessous. À chaque fois, je trouve admirable le fait que cette prière vienne se loger dans mon esprit et dans ma mémoire, le jour même où on célèbre Jésus notre Roi de gloire. Et à chaque année je trouve encore plus surprenant le fait que cette prière soit imprégnée en moi, sans que je ne fasse plus aucun effort pour la mémoriser. Il est vrai que j’ai déjà fait l’effort d’apprendre « par cœur » cette prière. Mais depuis trois ou quatre ans, je suis capable de réciter cette prière « par cœur » et sans difficulté, au matin de la Solennité du Christ Roi. C'est quand même assez spécial qu'il en soit ainsi pour une prière que je ne récite qu'une fois par année. Ceci, toutefois, n'est pas tout à fait juste, car je me plais, en la Solennité du Christ Roi de l'univers, de prononcer cette prière quelques fois par jour. Je trouve intéressant le titre de la prière; prier le Roi « universel » est une autre façon de nommer le Roi  de «  l’univers ».

Au Christ Roi Universel

Ô Christ Jésus, je Vous reconnais pour Roi universel.

Tout ce qui a été fait a été créé pour Vous.

Exercez sur moi tous vos droits.

Je renouvelle mes promesses du baptême en renonçant à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, et je promets de vivre en bon chrétien. Et tout particulièrement je m’engage à faire triompher selon mes moyens les droits de Dieu et de votre Église.

Divin Coeur de Jésus, je vous offre mes pauvres actions pour obtenir que tous les coeurs reconnaissent votre Royauté sacrée, et qu’ainsi le règne de votre paix s’établisse dans l’univers entier.

Ainsi soit-il.