mardi 30 juin 2015

La puissance de la Résurrection

La puissance de la Résurrection

Le dogme central de notre foi, est la Résurrection. La foi chrétienne a comme fondement la résurrection de Jésus. Saint Paul le dit clairement: « Si Jésus n’est pas ressuscité, notre foi est sans contenu » (1 Co 15, 14). La religion chrétienne s’est construite à partir de la résurrection. C’est la résurrection de Jésus qui a permis de connaître et de comprendre qui est Jésus de Nazareth. Les évangiles ont été écrits après la résurrection et dans la lumière fulgurante de la résurrection.

Je pense qu’il est bon et bienfaisant de méditer sur la puissance de la résurrection. Car la puissance de résurrection que Dieu le Père a déployée en ressuscitant Jésus, Il veut que tous les croyants puissent y puiser et en vivre . C’est ce que j’ai essayé de faire comprendre dans uns de mes blogues les plus récents: Dieu ma joie: La puissance extraordinaire du croyant.

Deux textes magnifiques de saint Paul, nous incitent à demander une plus grande foi en la puissance de la résurrection:

« Que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père dans sa gloire … ouvre à sa lumière les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle espérance vous ouvre son appel, la gloire sans prix de l’héritage que vous partagez avec les fidèles, et quelle puissance incomparable il déploie pour nous, les croyants: c’est l’énergie, la force, la vigueur qu’il a mise en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. » (Ep 1, 17-20)

« Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa résurrection et de communier aux souffrances de sa passion, en devenant semblable à lui dans sa mort, avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. » (Ph 3, 10-11)

Voici deux moyens qui peuvent nous aider à imaginer la puissance de la Résurrection de Jésus: une peinture de jeunesse de Rembrandt et le Saint-Suaire de Turin.

1) Une peinture de Rembrandt

Rembrandt, Les Pèlerins d'Emmaüs (1628),

REMBRANDT:



 
Les pèlerins d'Emmaüs 1628

« Oeuvre de jeunesse avec mouvements et clair obscur.
C’est une révélation, un moment où la vérité éclate. Cela se montre par la stupeur des pélerins, leurs yeux écarquillés, leurs poses à la renverse, leurs mains levées en incrédulité ou en défense contre ce mystère; l’agitation de la scène y contribue, verre vacillant, couteau basculant, chaise renversée. Ici, un seul des pèlerins est vraiment dans la scène, en pleine lumière, tout effaré. Où est l’autre? En regardant bien, on le voit, déjà touché par la grâce, agenouillé aux pieds de Jésus, perdu dans l’ombre. 
La lumière vient de derrière le Christ, qui n’apparaît presque qu’en silhouette; le mur en devient éclairant, comme une explosion. » (1)

Voici un très beau commentaire de Didier Decoin sur cette peinture de Rembrandt:

« Il est un tableau qui, pourtant, même reclus dans les ténèbres d’une cave, continuerait de rayonner, d’insoler, d’irradier: Les Pèlerins d’Emmaüs de Rembrandt. Non pas le chef-d’œuvre (c’est du moins ainsi que le qualifient la plupart des spécialistes du maître du clair-obscur) de 1648, mais la toile qu’il peignit en 1628, à l’âge de seulement vingt-deux ans.

Rien de plus sobre, de plus dépouillé, de plus « maigre » que ce tableau qui, pourtant, rend compte d’un fait considérable: l’incapacité de notre regard humain à supporter la vision du Christ ressuscité. Car l’essentiel de l’anecdote que relate la toile de Rembrandt ne porte pas tant sur la révélation – « Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux »  (Lc 24, 31) – que sur l’éblouissement, à la fois physique et spirituel, que provoque la vision du Ressuscité. Du Christ semble fulgurer une lumière irréelle (je ne crois pas, contrairement à ce que soutiennent nombre de critiques d’art, qu’on puisse « réduire » cette éclaboussure de lumière à la seule lueur d’une bougie fichée sur la table, et qui nous serait masquée par les personnages), une lumière sublime qui me fait rêver à ce fameux « flash » de la Résurrection qui aurait provoqué, dit-on, l’impression comme un négatif photographique du corps et du visage du Christ sur le Suaire de Turin. Pour Rembrandt, si soudaine, si vive, si violente a été l’illumination, qu’un des disciples a envoyé promener sa chaise pour se jeter aux genoux de Jésus et enfouir son visage dans les plis de son vêtement. L’autre disciple attablé, le seul à être vu de face, « se recule, saisi d’effroi devant un spectacle incroyable », écrit Max Milner, un des rares critiques littéraires à être aussi aisément transdisciplinaire. Tout au fond, dans ce qu’on suppose être la cuisine de cette modeste auberge de village, on distingue la silhouette d’une femme qui attise le foyer – mais la lueur du feu paraît bien lointaine et bien faible en comparaison de la lumière du Ressuscité.

Fasciné par ce thème, Rembrandt a consacré dix tableaux aux pèlerins d’Emmaüs. Mais pas une de ces toiles n’atteint, à mon sens, la pureté et la hauteur mystique de celle de 1628.

Or donc, peu importe que l’on ne parvienne toujours pas à situer avec certitude l’emplacement de l’authentique Emmaüs: celui de Rembrandt, au musée Jacquemart-André, est plus vrai que nature. » (Didier Decoin, Dictionnaire amoureux de la Bible, Plon, 2009, pp. 226-228)

  

2) Le Saint-Suaire de Turin:


Le Saint-Suaire de Turin
linceul qui aurait recouvert le corps inanimé de Jésus

Didier Decoin a fait allusion dans le texte ci-dessus, à la "lumière sublime", à l’extraordinaire « flash » qui, provenant de la résurrection de Jésus, aurait permis la formation de l’image du crucifié que nous retrouvons sur le Saint Suaire de Turin. Voici la conclusion d’une recherche récente sur la façon mystérieuse dont l’image du crucifié du Saint-Suaire, a pu se former:

« Aussi significatifs qu’ils soient, nos résultats ne permettent pas encore de formuler une hypothèse sûre et praticable sur la modalité de formation de l’image du Saint Suaire: il suffit de penser qu’étant donnée la densité de puissance de radiation que nous avons utilisée pour obtenir la coloration d’un seul centimètre carré de lin, on aurait besoin, pour reproduire l’image entière du Saint Suaire avec un seul flash de lumière, de quatorze mille Lasers frappant chacun simultanément une zone différente du lin pour reproduire l’image elle-même; ce qui équivaudrait, pour mieux nous comprendre, à une source de Laser de la taille d’un immeuble. » (2)

En 2010, le pape Benoît XVI est allé à Turin où il a vénéré le Saint-Suaire. Voici la fin de la méditation qu’il a offerte au monde, ce jour-là:

« Tel est le mystère du Samedi Saint! Précisément de là, de l'obscurité de la mort du Fils de Dieu est apparue la lumière d'une espérance nouvelle: la lumière de la Résurrection. Eh bien, il me semble qu'en regardant ce saint linceul avec les yeux de la foi, on perçoit quelque chose de cette lumière. En effet, le Saint-Suaire a été immergé dans cette obscurité profonde, mais il est dans le même temps lumineux; et je pense que si des milliers et des milliers de personnes viennent le vénérer, sans compter celles qui le contemplent à travers les images - c'est parce qu'en lui, elles ne voient pas seulement l'obscurité, mais également la lumière; pas tant l'échec de la vie et de l'amour, mais plutôt la victoire, la victoire de la vie sur la mort, de l'amour sur la haine; elles voient bien la mort de Jésus, mais elles entrevoient sa Résurrection; au sein de la mort bat à présent la vie, car l'amour y habite. Tel est le pouvoir du Saint-Suaire:  du visage de cet "Homme des douleurs", qui porte sur lui la passion de l'homme de tout temps et de tout lieu, nos passions, nos souffrances, nos difficultés, nos péchés également - "Passio Christi. Passio hominis" - de ce visage émane une majesté solennelle, une grandeur paradoxale. Ce visage, ces mains et ces pieds, ce côté, tout ce corps parle, il est lui-même une parole que nous pouvons écouter dans le silence. Que nous dit le Saint-Suaire? Il parle avec le sang, et le sang est la vie! Le Saint-Suaire est une Icône écrite avec le sang; le sang d'un homme flagellé, couronné d'épines, crucifié et transpercé au côté droit. L'image imprimée sur le Saint-Suaire est celle d'un mort, mais le sang parle de sa vie. Chaque trace de sang parle d'amour et de vie. En particulier cette tâche abondante à proximité du flanc, faite de sang et d'eau ayant coulé avec abondance par une large blessure procurée par un coup de lance romaine, ce sang et cette eau parlent de vie. C'est comme une source qui murmure dans le silence, et nous, nous pouvons l'entendre, nous pouvons l'écouter, dans le silence du Samedi Saint. » (Benoît XVI, Turin, dimanche 2 mai 2010)

 (1) 

LES DISCIPLES D'EMMAUS - Art et Bible

artbiblique.hautetfort.com/archive/2011/04/.../les-disciples-d-emmaus.ht..

 (2) 

30Giorni | Hypothèses scientifiques sur la formation de l ...

www.30giorni.it › Accueil › Archives › 04 - 2010



dimanche 28 juin 2015

" Allez, ... faites des disciples "

« Allez,  …  faites des disciples »  
 

Depuis que le pape François est à la barre de l’Église, le mot d’ordre est: « Allez »; « allez vers les gens, allez vers les périphéries ». L’exigence d’aller vers les gens qui ne fréquentent pas nos lieux de culte, est évidente au Québec, et dans plusieurs pays du monde. Si nous n’allons pas vers les gens, Jésus ne sera plus connu. Le fait que les églises se vident, est un signe clair que nous devons aller vers les gens. La mission est plus urgente que jamais. Que Dieu nous vienne en aide pour que nous devenions des disciples-missionnaires.

La mission d’évangéliser nous a été confiée par Jésus au jour de l’Ascension. Le cœur de la mission, consiste dans le désir de Jésus que soit communiquée à tous la vie Trinitaire. Quand Jésus nous commande d’aller et de faire des disciples, il nous enjoint de les baptiser au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit:

« Les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes. Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles: « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples: baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28, 16-20)

Dans l’enseignement du Frère Dominique Rivero, op, que je vous invite à regarder dans un instant (voir le lien au bas de ce blogue), il est clairement dit que la mission de l'Église, tire son origine en la très Sainte Trinité. La mission de l'Église a aussi comme but la Trinité.

La deuxième vidéo mise au bas de cette page, nous invite à changer nos mentalités et notre façon de « faire Église ».


Dans le même ordre d’idée, je pense qu’il serait utile de lire la prière que j’ai composée dernièrement pour revitaliser notre paroisse. Cette prière est essentiellement « missionnaire ». Pour accéder à cette prière et au commentaire que j’en ai fait, veuillez cliquer sur les mots suivants: 
dieumajoie.blogspot.com/2015/.../priere-pourrevitaliser-la-paroisse-la.ht...

Pour cultiver notre esprit missionnaire, et ce, de façon joyeuse, je conseille fortement le chant de Richard Vidal, intitulé « La joie de l’Évangile ». Ce chant, composé à la lumière de la pensée du pape François, est très joyeux et apostolique. Voir

Dieu ma joie: Chant: " La joie de l'Évangile "

dieumajoie.blogspot.com/2014/06/la-joie-de-levangile.htm 



  1. www.youtube.com/watch?v=62-evhhszJE
    12 mai 2015 - Ajouté par jevismafoi
    ... nations et faites des disciples. Mt 28, 19 Enseignement duFrère Dominique Rivero, Dominicain. http://www ..



  1. Jésus dit "Allez ! Faites des disciples..." - YouTube

    www.youtube.com/watch?v=BH3oiCGN0JE

    31 mai 2014 - Ajouté par Bruno RAYNAUD
    Jésus dit "Allez ! Faites des disciples..." À quoi semblerait l'Église si nous mettons moins d'emphase sur le fait ...





samedi 27 juin 2015

Dieu n'a pas fait la mort

" Dieu n’a pas fait la mort " 
 
« Talitha koum »
 « Jeune fille, je te le dis, lève-toi » (Mc 5,41)

En ce 13ème dimanche du temps ordinaire, la Parole de Dieu nous propose un texte de l’Ancien Testament qui jette une lumière éblouissante sur la mort :

Lecture du livre de la Sagesse 1, 13 – 15 ; 2, 23 – 24
« Dieu n’a pas fait la mort, il ne se réjouit pas de voir mourir les êtres vivants. Il les a tous créés pour qu’ils subsistent; ce qui naît dans le monde est porteur de vie: on n’y trouve pas de poison qui fasse mourir. La puissance de la Mort ne règne pas sur la terre, car la justice est immortelle. Dieu a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il a fait de lui une image de sa propre identité. C’est par la jalousie du diable que la mort est entrée dans le monde; ils en font l’expérience ceux qui prennent parti pour lui. »

Voilà un texte extraordinaire de la Bible, qui nous dit quelque chose d’essentiel sur la mort. C’est tellement extraordinaire ce que nous dit ce texte, qu’on semble aujourd’hui ne pas vouloir y croire. Le texte est pourtant très clair: Dieu n’a pas fait la mort. Saint Paul, dans ses lettres, nous aide à comprendre les paroles du livre de la Sagesse. LApôtre des nations nous dit clairement que si l’être humain n’avait pas péché, il ne serait pas mort. Si l’être humain n’avait pas commis cette rupture grave d’amitié avec Dieu, il n'aurait jamais connu la mort: « Nous savons que par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et que par le péché est venue la mort; et ainsi, la mort est passé en tous les hommes, étant donné que tous ont péché. » (Rm 5, 12)  

De nos jours, on semble vouloir mettre en doute une telle vérité. Des commentateurs de la Bible que j’estime beaucoup, semblent croire que la Bible, lorsqu’elle s’exprime ainsi, ne veut pas parler de la mort physique, de la mort corporelle. Je trouve une telle interprétation très étrange et très « frileuse ». J’ai l’impression que nous sommes aujourd’hui trop imbus de rationalisme. Ce qui semble irrationnel nous fait peur. Or le surnaturel peut sembler défier toute logique. La tradition de l’Église a toujours soutenu que nos premiers parents, avant la chute (avant le péché), jouissaient de dons « préternaturels », c'est-à-dire de dons qui sont « au-dessus de la nature ». Un de ces dons était précisément de ne pas devoir mourir. Aujourd’hui, il semble que les théologiens se sentent inconfortables avec une telle doctrine. On semble vouloir la glisser sous le tapis. Et je me demande bien pourquoi? Quant à moi, je juge presque essentiel de croire aux dons préternaturels accordés par Dieu à ses enfants créés dans la justice originelle, dans un état de parfaite amitié avec Lui. Je sais bien que l’être humain, une fois créé, aurait dû mourir, dû à sa finitude. Cela, l’Église l’a toujours reconnu et enseigné. Mais Dieu, par amour pour ses enfants, a voulu, dans un premier temps, leur épargner l’épreuve et la douleur de la mort. Il me semble que cela va de soi, si nous croyons en un Dieu d’amour. Je considère essentiel de croire en la vérité de la première phrase de la liturgie de la Parole de Dieu d’aujourd’hui, qui affirme que: « Dieu n’a pas fait la mort ». Pour moi, il y va de l’image même de Dieu, que nous devons avoir. D'ailleurs, un auteur biblique peut vouloir dire telle ou telle chose; mais l’Église peut nous donner une interprétation plus approfondie et plus exacte de ce que l’Esprit Saint a vraiment voulu dire aux fidèles.

Alors, me direz-vous? Qu’est-ce qui serait produit si les êtres humains qui auraient vécu dans un état de justice originelle, ne seraient pas morts? Notre planète ne peut pas supporter des milliards et des milliards de personnes. Cela n’a aucun sens, me direz-vous? Il est certain que si tous les humains ne mouraient pas, ils ne pourraient pas tous vivre sur la planète terre. Qu’est-ce que Dieu aurait fait? On ne le saura jamais. Pourquoi? Parce que l’homme et la femme ont péché. Mais Dieu est Dieu; et Il a plus d’un tour dans son sac. L’être humain aime tellement tout comprendre, qu’il lui est difficile de concevoir Dieu comme le maître de l’impossible. Personnellement, j’aime penser à ce qui est peut-être arrivé à la Vierge Marie. Vous savez sûrement que l’Église catholique n’a jamais pris position sur le fait que la Mère de Dieu soit morte ou non. On peut croire l’une ou l’autre des deux possibilités. Les tenants de la thèse selon laquelle Marie n’aurait pas connu la mort, s’appuient précisément sur le fait que la Mère de Dieu a été conçue immaculée; Elle n’a jamais été touchée par le péché. Par conséquent, elle devait être épargnée des conséquences dues au péché; et donc de la mort. Car la mort corporelle est une conséquence directe du péché des premiers parents. Après la « chute », Dieu dit à Adam: « C’est à la sueur de ton visage que tu gagneras ton pain, jusqu’à ce que tu retournes à la terre dont tu proviens; car tu es poussière, et à la poussière tu retourneras. » (Gn 3, 19). À Jérusalem, « l’église de la Dormition », commémore le moment où la Vierge Marie est passée de ce monde au Père:  

L'église de la Dormition, sur le mont Sion

Le 15 août, les catholiques du monde entier célèbrent la fête de l'Assomption, commémorant la montée de la Vierge Marie au ciel, à la fin de sa vie terrestre. La fête est connue par les églises orthodoxes comme la Dormition (l'endormissement) de la Théotokos, et c'est aussi le nom du sanctuaire catholique de Jérusalem, qui commémore cet événement : l'Hagia Maria Sion ou l'abbaye de la Dormition. L'église bénédictine massive, avec son haut clocher en forme de dôme, visible de nombreux points de la ville, est située sur le mont Sion. (1)
Image associée
Abbaye de Dormition sur le mont Sion à Jérusalem

Cette abbaye (ou église) de la Dormition est impressionnante étant située au sommet du mont Sion. C'est comme si on avait choisi volontairement un endroit qui naturellement élève l'âme, pour signifier la " montée de la Vierge Marie au ciel ". 

Personnellement, je me plais à croire que si l’être humain était demeuré dans un état de justice originelle, Dieu l’aurait conduit dans sa gloire, lors de son sommeil. Mais peut-être que mon imagination me joue des tours. Souffrant personnellement d’hypersomnie idiopathique, je peux facilement prendre mes rêves pour des réalités.

Si vous désirez approfondir le sujet du présent blogue, je vous invite à méditer sur les articles suivants du Catéchisme de l’Église catholique: les articles 375 et 376; 1006 et 1008.

375 L’Église, en interprétant de manière authentique le symbolisme du langage biblique à la lumière du Nouveau Testament et de la Tradition, enseigne que nos premiers parents Adam et Eve ont été constitué dans un état " de sainteté et de justice originelle " (Cc. Trente : DS 1511). Cette grâce de la sainteté originelle était une " participation à la vie divine " (LG 2). 

376 Par le rayonnement de cette grâce toutes les dimensions de la vie de l’homme étaient confortées. Tant qu’il demeurait dans l’intimité divine, l’homme ne devait ni mourir (cf. Gn 2, 17 ; 3, 19), ni souffrir (cf. Gn 3, 16). L’harmonie intérieure de la personne humaine, l’harmonie entre l’homme et la femme (cf. Gn 2, 25), enfin l’harmonie entre le premier couple et toute la création constituait l’état appelé " justice originelle ".

1006 " C’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet " (GS 18). En un sens, la mort corporelle est naturelle, mais pour la foi elle est en fait " salaire du péché " (Rm 6, 23 ; cf. Gn 2, 17). Et pour ceux qui meurent dans la grâce du Christ, elle est une participation à la mort du Seigneur, afin de pouvoir participer aussi à sa Résurrection (cf. Rm 6, 3-9 ; Ph 3, 10-11).

1008 La mort est conséquence du péché. Interprète authentique des affirmations de la Sainte Écriture (cf. Gn 2, 17 ; 3, 3 ; 3, 19 ; Sg 1, 13 ; Rm 5, 12 ; 6, 23) et de la Tradition, le Magistère de l’Église enseigne que la mort est entrée dans le monde à cause du péché de l’homme (cf. DS 1511). Bien que l’homme possédât une nature mortelle, Dieu le destinait à ne pas mourir. La mort fut donc contraire aux desseins de Dieu Créateur, et elle entra dans le monde comme conséquence du péché (cf. Sg 2, 23-24). " La mort corporelle, à laquelle l’homme aurait été soustrait s’il n’avait pas péché " (GS 18), est ainsi " le dernier ennemi " de l’homme à devoir être vaincu (cf. 1 Co 15, 26). (2)

www.holyland-pilgrimage.org/fr/léglise-de-la-dormition-sur-le-mont-sion

www.vatican.va/archive/FRA0013/_INDEX.HTM



mercredi 24 juin 2015

Nativité de saint Jean Baptiste

Nativité de saint Jean Baptiste

Rogier van der Weyden
Nativité de Jean le Baptiste

Aujourd’hui, 24 juin 2015, c’est Solennité dans l’Église universelle, en l’honneur de saint Jean le Baptiste, celui que Jésus a décrit comme étant « le plus grand des enfants des hommes »; ce qui n’est pas rien. Les francophones du Canada ont une raison particulière de se réjouir aujourd’hui car saint Jean le Baptiste est leur patron. Ce géant de la sainteté est le patron des Canadiens français.

Les Canadiens français se retrouvent surtout dans la province de Québec. Or, malheureusement, les citoyens du Québec ne semblent plus apprécier le don que Dieu leur a fait d’avoir pour patron le plus grand des enfants des hommes. Les responsables de la vie civile au Québec, ont changé le nom de la fête nationale qui a toujours été célébrée en grande pompe le 24 juin. On ne parle plus désormais de célébrer « la Saint-Jean », comme on l’a toujours fait; on célèbre maintenant « la fête nationale des Québécois ». C’est pour moi un signe évident que la grande majorité des Québécois de l’an 2000, est davantage fière de sa langue, que de sa religion. On semble oublier ainsi que si la langue française est parlée en Amérique, c'est grâce aux premiers colons venus de France, dont plusieurs sont des saints canonisés par l'Église catholique. Comme il est triste de constater que la nation québécoise est davantage fière de parler français que d’être chrétienne! Voilà, pour moi, une raison d’être triste, en ce jour de notre fête nationale. Heureusement que notre Mère l’Église nous recentre aujourd’hui sur l’essentiel et nous invite à la JOIE; grâce à Elle, je me réjouis aujourd’hui. La prière d’ouverture à la messe que je célébrerai fièrement en paroisse ce matin à 11hres, nous invite d’ailleurs à demander à Dieu le don de la « joie spirituelle »:

« Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie; accorde à ton Église le don de la joie spirituelle, et guide l’esprit de tous les croyants dans la voie du salut et de la paix. » (Prière d’ouverture de la messe de la Nativité de saint Jean Baptiste).

Un des signes que l’Église accorde une très grande importance à notre saint patron, est le fait que nous célébrons sa naissance en ce monde. Normalement, l’Église, lorsqu’elle célèbre la sainteté d’un de ses enfants, se réjouit de sa naissance dans l’autre monde: sa naissance au ciel. C’est pourquoi un saint est toujours célébré le jour de sa mort, ou le jour le plus près de sa mort. Car c’est au jour de sa mort que le saint est entré au ciel. Lorsqu’un pape canonise un saint, il engage son infaillibilité pour nous assurer que ce saint est au ciel. D’ailleurs, chacun et chacune de nous, n’entrera au ciel, qu’une fois « saint et immaculé dans l’amour » (Éphésiens 1, 4). Or, pour Jean le Baptiste, tout comme pour Jésus et la Vierge Marie, l’Église célèbre au cours de l’année, et sa naissance sur terre, et sa naissance au ciel. (1)

Je suis le curé de la paroisse Saint-Enfant-Jésus à la Pointe-aux-Trembles de Montréal. Le patron de notre paroisse a un lien tout à fait spécial avec Jean le Baptiste. Jésus et Jean se sont connus et rencontrés avant leur naissance. Et cette rencontre fut miraculeuse à plusieurs égards. Premièrement, la rencontre entre les deux n’auraient jamais eu lieu avant leur naissance, sans l’intervention directe de Dieu. C’est parce que la Vierge Marie a été mise au courant par un ange, de la conception miraculeuse de sa cousine Élisabeth, qu’elle s’est mise en marche (« en hâte », nous dit l’Évangile) pour un long voyage vers la région de Juda. Et lorsque Marie salua Élisabeth, un autre miracle se produisit: Jean a bondi de joie dans le sein de sa mère, et au même moment, celle-ci fut inspirée et reconnut en Marie la Mère de son Seigneur. Cette sanctification opérée pas Jésus à peine conçu, à l’endroit de Jean conçu six mois auparavant, est tout simplement extraordinaire et révélatrice pour qui quiconque a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Quand l’homme et la femme moderne affirment que l’embryon et même le foetus, ne sont qu’un amas de tissus sans personnalité, ils font une grossière erreur. L’embryon de quelques jours, est déjà une personne humaine. Ce que le monde moderne a bien de la misère à voir ou à croire, la Parole de Dieu l’annonce et le proclame avec force. Et cette vérité nous a été révélée grâce à la rencontre entre Jésus et son précurseur, aux premiers jours de leur existence intra-utérine.

Puisque nous célébrons aujourd’hui Jean le Baptiste enfant, je ne vais m’arrêter qu’aux évangiles de l’enfance. Huit jours après la naissance de Jean, se sont produits d’autres événements miraculeux pleins d’enseignements. Le jour de la circoncision de l’enfant, le père donnait un nom à son enfant. Zacharie, son père, qui était devenu miraculeusement muet neuf mois auparavant, retrouve la parole au moment de donner le nom à son fils, nom que l’ange lui avait indiqué. Voici comment saint Luc raconte l’événement:

« Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara: « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit: « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit: « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia: il parlait et il bénissait Dieu. » (Lc 1, 59-64)
Zacharie écrit sur une tablette que son fils s’appellera Jean  

C’est alors que Zacharie prononça un cantique merveilleux; tellement merveilleux que le peuple de Dieu à travers le monde, prie ce cantique tous les matins, aux Laudes (l'office liturgique du matin). Ce cantique se nomme le Benedictus, en raison du premier mot du cantique, qui commence ainsi: « Béni soit le Seigneur ».

Les derniers mots de la prière d’ouverture de la messe d’aujourd’hui (que nous avons cités ci-dessus), font clairement référence, selon moi, au cantique de Zacharie. Car Zacharie fait clairement référence à l’avènement de Jésus qui seul, peur conduire l’humanité sur le chemin du salut et de la paix. J’ai mis en bleu les paroles qui se rapportent plus spécifiquement à Jean le Baptiste.

CANTIQUE DE ZACHARIE (BENEDICTUS)

L’Église reprend le Cantique de Zacharie (Lc 1, 68-79) chaque matin à l’office de Laudes, au moment où le soleil se lève à l’Orient ; elle se dispose ainsi à « connaître le temps de sa visite » et à profiter de la puissance de salut que Dieu ne cesse de mettre à sa disposition tout au long de ses jours.

Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël
qui visite et rachète son peuple.


Il a fait surgir la force qui nous sauve
dans la maison de David, son serviteur,


comme il l’avait dit par la bouche de Saints,
par ses prophètes, depuis les temps anciens:


salut qui nous arrache à l’ennemi,
à la main de tous nos oppresseurs,


amour qu’il montre envers nos pères,
mémoire de son alliance sainte,


serment juré à notre père Abraham,
de nous rendre sans crainte,


afin que délivrés de la main des ennemis
nous le servions, dans la justice et la sainteté
en sa présence, tout au long de nos jours.

Et toi, petit enfant, tu seras appelé 
prophète du Très-Haut :
tu marcheras devant, à la face du Seigneur, 

et tu prépareras ses chemins

pour donner à son peuple de connaître le salut
par la rémission de ses péchés,


grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu,
quand nous visite l’astre d’en haut,


pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres
et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas 
au chemin de la paix.

(1) L’Église célèbre la naissance de Jésus le 25 décembre et son retour au ciel, à Pâques ou à l’Ascension. La naissance de la Vierge Marie en ce monde, est célébrée le 8 septembre et sa naissance au ciel, le 15 août. Quant à saint Jean-Baptiste, sa naissance en ce monde, est célébrée le 24 juin et sa naissance au ciel, le 29 août (fête du martyr de Jean le Baptiste). 

mardi 23 juin 2015

Regrets d'un curé

Regrets d’un curé
 
D’abord, qu’est-ce qu’un curé? Ici au Québec, la grande majorité des gens considèrent les mots « prêtre » et « curé » comme étant des synonymes. Ce qui fait que dans les médias, on entend des phrases comme celles-ci: « Dix curés s’opposent à la position du pape, ou de leur évêque. » Lorsque je lis ou entends de telles phrases, je suis convaincu de leur fausseté. Je sais que le ou la journaliste veut parler de dix prêtres.

Un curé est un prêtre qui a charge d’une paroisse. La majorité des prêtres ne sont pas curés, ne l’ont jamais été, et ne le seront jamais. Une paroisse, c’est d’abord, physiquement, un territoire. Il y a de cela quatre ans, j’étais curé de trois paroisses à la Pointe-aux-Trembles, à Montréal. Je suis maintenant le curé d’une seule paroisse, ayant le même territoire. Les trois églises existantes sont demeurées en tant que lieux de culte et le territoire de la paroisse s’est en quelque sorte agrandi, puisqu’il couvre maintenant le territoire des trois paroisses préexistantes. Le territoire s’est agrandi, oui et non, me direz-vous; et vous avez raison.

Le curé de la paroisse, a, selon une antique appellation: « charge d’âmes ». Son rôle, son devoir est de conduire les personnes baptisées qui habitent le territoire de la paroisse, sur le chemin de la perfection chrétienne, sur le chemin de la sainteté. Voilà son rôle essentiel. Je dirais qu’il n’est là que pour cela; mais pour tout cela.

Je suis curé de paroisse depuis plus de dix ans. Il se passe toutes sortes de choses dans une paroisse; toutes sortes d’activités, d’événements, de réjouissances et de deuil. Je veux m’arrêter aujourd’hui à une des souffrances principales d’un curé. Un curé de paroisse a vraiment l’impression d’avoir failli à sa tâche de curé, lorsqu’il constate que les personnes les plus engagées dans sa paroisse, les personnes les plus talentueuses et les plus généreuses (cette partie de la phrase est certainement fausse car il existe très certainement dans la paroisse, des personnes plus talentueuses et plus généreuses, mais  soit que je ne les connaisse pas, soit qu’elles ne s’impliquent pas pour le moment dans la paroisse) ne sont pas capables de s’entendre et de vivre ensemble; lorsque des personnes qui pourraient faire un bien énorme pour le Royaume de Dieu, ne voient en l’autre que ses défauts et ferment les yeux sur ses qualités qui pourtant sautent aux yeux, au premier coup d’œil. Je ne prône pas ici l’aveuglement volontaire sur les défauts des autres. Il faut voir les défauts des autres, mais il faut surtout les TAIRE; ne pas en parler inutilement à d'autres,  Lorsqu’on constate des défauts évidents chez les autres, on devrait N'EN PARLER QU’À DIEU. Seul Dieu a le pouvoir de guérir les blessures les plus profondes: les nôtres et celles des autres. Si des personnes nous fatiguent autant et nous exaspèrent, ce n’est pas dû uniquement à elles. Cela est dû aussi aux blessures profondes qui habitent le cœur de chacun. Avant de prier pour que l’autre personne change, il serait convenable de prier pour que Dieu guérisse notre propre coeur. On pourrait se poser la question suivante: Pourquoi Dieu est-il capable d’aimer inconditionnellement chacun de ses enfants? Une des réponses possibles à cette question est celle-ci: il n’existe aucune blessure psychologique, génétique ou sociologique en Dieu.

Lorsque nous aurons appris à TAIRE les défauts des autres et à prier pour que Dieu guérisse nos propres blessures, nous serons peut-être alors capables de commencer à prier sincèrement pour les personnes qui nous énervent. Car c’est là le sommet de l’évangile: « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous persécutent » (Mt 5, 44 ). Voilà le sommet de la montage sur laquelle Jésus s’est assis un jour: l’amour des ennemis. Mais normalement, on ne peut pas arriver au sommet d’une montagne tout d’un coup. Il faut passer par certains paliers et certaines étapes.

Je prie le Seigneur de me donner la grâce (car ce serait vraiment un cadeau du ciel), de voir un jour régner l’harmonie au sein des personnes qui, dans ma paroisse, ont le souci de faire croître le Royaume des cieux