dimanche 1 novembre 2015

" Devenir un être de lumière "

« Devenir un être de lumière »


Une amie vient de m’envoyer une vidéo de M. Wayne Dyer, que ne je connaissais pas du tout. Cet homme est très connu, semble-t-il, dans le domaine de la psychoéducation. Je ne pense pas qu’il soit chrétien. Il semble plutôt imbu de Nouvel-Âge. J’ai écouté la moitié de la vidéo que m’a envoyée mon amie, et j’ai décidé de me servir des propos de M. Dyer pour étayer certains points de mon homélie pour la Toussaint.

En ce jour où nous célébrons la mémoire de tous nos frères et soeurs parvenus à la sainteté, c'est-à-dire parvenus dans la gloire du ciel, notre but véritable, nous devrions nous poser la question suivante: « Où en suis-je dans mon désir de la sainteté? Où en suis-je dans l’exécution de ce commandement divin: « Soyez saint, parce que moi, Dieu, je suis saint » (Lévitique, 19, 2). J’ai eu le privilège de rencontrer Mère Teresa de Calcutta. J’ai vu de mes yeux le court mot qu’elle écrivait très souvent à l’endos d’une image de Jésus ou de Marie qu’elle donnait en souvenir aux gens. Elle écrivait presque toujours ceci : « Sois saint parce que Jésus est Saint ! »

Je considère que les propos que j’ai entendus provenant de monsieur Dyer, sont une belle description de ce qu’est la sainteté. L’enseignement de la vidéo que j’ai écouté en partie, s’intitule: « Devenir des êtres de lumière ». La sainteté, n’est-ce pas devenir un être de lumière? La sainteté peut être décrite de multiples façons. Voici deux idées exprimées par M. Dyer, qui décrivent assez bien ce qui se passe lorsqu’on s’approche de la sainteté: 

Premier point:

M. Dyer dit que lorsque nous commençons à être un être de lumière,  notre devise intérieure (M. Dyer emploie le mot « mantra » que j’aime plus ou moins dans la circonstance) intérieure change. La devis de la personne égoïste est celle-ci: « Qu’est ce que cela va me rapporter? ». Le devise de la personne achevée est: « Comment puis-je servir? ».

« Mon mantra intérieur, pour une grande partie de ma vie, quand j’avais vingt ans, trente ans et quarante ans, était celui-ci: « Qu’est ce que cela va me rapporter? Combien puis-je recevoir?». Mon mantra aujourd’hui est: « Comment puis-je servir? Combien de personnes puis-je atteindre? Comment puis-je être plus généreux avec ce que j’ai? Et cela va devenir automatique. Quand vous commencez à devenir un être de lumière, vous désirez de moins en moins de choses pour vous, et vous désirez donner de plus en plus ».

Deuxième point:

« Quand on devient un être de lumière, on commence à voir les traces de Dieu (ou le déploiement de Dieu) dans toutes les personnes que vous rencontrez, au lieu de voir les apparences, au lieu de voir de quoi a l’air telle personne, au lieu de voir son âge ou la couleur de sa peau, ou sa croyance religieuse, ou la façon dont elle est habillée, etc. »

M. Dyer raconte alors un fait qui a bouleversé sa vie et qui restera toujours gravé dans sa mémoire. Je vais raconter ce fait dans mes mots, pour éviter toute longueur. Si vous connaissez l’anglais, vous pourrez avoir une longue version de cette expérience en lisant un extrait du livre de M. Dyer, intitulé: « I Can See Clearly Now ». Si vous allez sur Google et que vous écrivez Wayne Dyer and doctor Fritz Redl, vous trouverez en haut de page un lien qui vous conduira à la lecture gratuite de l’extrait en question, tiré du livre de M. Dyer, intitulé: I Can See Clearly Now.

En 1970, M. Dyer est sur le point de compléter ses études de doctorat en médecine. Il doit suivre un séminaire donné par le docteur Fritz Redl, l’homme le plus fameux sur le campus. Ce docteur Redl est considéré comme le « père de la psychoéducation moderne ». Pour l’examen de mi-session, le docteur Redl passe une feuille aux étudiants sur laquelle est décrit le cas hypothétique suivant:

« Un homme accompli en son humanité (le Dr Redl emploie pour sa part, les mots suivants: « a self actualized man ») arrive à un dîner ("souper" pour les Québécois) où toutes les personnes sont habillées de façon très élégante: les femmes en robes de soirée et les hommes en veston et cravate. L’homme arrive en salopette de travail, espadrilles aux pieds, T-shirt et casquette de baseball. Qu’est-ce qu’il fait? »

Le Dr Redl leur dit qu’ils ont 30 minutes pour répondre à la question et que leur réponse va déterminer s’ils resteront ou non dans le séminaire. À peine a-t-il dit cela, qu’il quitte la salle de cours abruptement. Les étudiants se regardent, interdits, ne comprenant pas trop ce qui se passe. Puis, ils se mettent à écrire leurs réponses. Après exactement trente minutes, le Dr Redl revient dans la salle de cours et demande à chaque étudiant de lire sa réponse. Tous avaient donné des réponses telles que celles-ci: « l’homme ne soulèverait pas la question; il ne s’expliquerait pas; il agirait simplement comme si rien ne le dérangeait; il engagerait la conversation et serait lui-même, même s’il n’est pas habillé comme les autres; il ne jugerait pas la situation ou encore il ne se sentirait pas inconfortable à cause d’elle parce qu’il ne juge jamais les autres ou lui-même d’après les apparences; il ne s’en ferait pas d’être à part; il ne s’excuserait pas. »  

Après avoir entendu ces réponses, le Dr Redl prend sa valise et la projette violemment sur la table qui est devant lui, en feignant l’indignation et en faisant semblant d’être outragé par les réponses que les étudiants lui donnaient. Et il dit: « Vous avez tous échoué le cours. Vous n’avez rien appris. Tout ce que vous aviez à faire, c’était d’écrire trois mots sur votre papier. Il prend la craie, se dirige vers le tableau et écrit en grosses lettres: HE WOULD’NT NOTICE!  IL NE REMARQUERAIT PAS! Autrement dit, l’homme qui entre dans la salle, ne remarquerait même pas que les personnes devant lui, sont habillées de façon différente de la sienne. Après avoir prononcé ces mots et avoir feint une sainte colère, le professeur Redl  quitte à nouveau la salle durant cinq minutes, puis revient dans la salle, s’assit et annonce qu’il n’y a pas vraiment d’examen de mi-session pour ce séminaire. En somme, tout ce que voulait faire le Dr Redl, ce jour-là, c’était de donner une bonne leçon à ses étudiants.  

La question qui demeure est celle-ci: Que veulent dire les mots: IL NE REMARQUERAIT PAS. Je vous laisse avec cette question car je dois m’absenter. Je vous reviendrai un peu plus tard.

Me revoici.  

J'espère que vous avez eu le temps de réfléchir à la question. Voici à quoi m'a amené ma réflexion. Lorsqu'il est dit que l'homme qui entre dans la salle, ne remarquerait pas que les gens sont habillés de façon très élégante et que lui, par contre ne l'est pas, je pense qu'on veut dire par là que cet homme a atteint un tel degré de maturité et de vie chrétienne, qu'il ne s'attache plus à ce qu'il voit, mais plutôt à ce qu'il ne voit pas. L'essentiel pour lui, est ce qu'il ne voit pas. Une personne est tellement plus que ce que l'on voit d'elle. Une personne est comme un iceberg. Ce que l'on voit d'elle est une infime fraction de ce  qu'elle est en réalité. Le don le plus grand de Jésus était de voir le bon et le grand qu'il y avait dans les personnes les plus méprisées. Pour cela, il faut avoir un "autre regard ". Pour ma part, la plupart des personnes que je n'aime pas, je ne les ai jamais rencontrées. Ce sont des personnalités publiques, que je ne vois qu'à la télévision. Or que peut-on vraiment savoir d'une personne que l'on voit quelques fois à la télévision? Ce que l'on voit de cette personne, est tellement minime en comparaison de ce qu'elle est réellement. Je pense que c'est un peu cela la leçon qu'a voulue donner le professeur Redl à ses étudiants 

"Notre regard ne s'attache pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne se voit pas est éternel." (2 Cor 4, 18)  

"On ne voit bien qu'avec le coeur; l'essentiel est invisible pour les yeux." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)

 


 

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