vendredi 19 juin 2015

La partie est gagnée d'avance

La partie est gagnée d'avance
 
« Et il y eut un combat dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. » (Ap 12, 7)

Chers amis, je lisais ces jours-ci des échanges via Internet, entre un sympathisant pro-vie (ou plutôt un « pro-vie convaincu ») et plusieurs personnes qui ne partageaient pas ses vues. L’argument le plus utilisé parmi les opposants à la vision pro-vie, était le fait que leur adversaire (en l’occurrence le « sympathisant pro-vie ») avait très probablement derrière la tête des motifs religieux pour défendre sa cause. Je connais le sympathisant pro-vie en question, et je puis vous dire que cette hypothèse était vraiment fondée.

Dans le débat sur l’avortement, il serait tellement plus agréable et productif de pouvoir débattre de la question en demeurant sur le plan naturel, et dans le domaine de la raison. Il est possible d’être contre l’avortement, même si on ne croit pas en Dieu. Mais il est vrai qu’il est très difficile de convaincre les gens qui sont farouchement pour l’avortement, en utilisant uniquement des arguments rationnels. Il est aussi tout aussi vrai que le motif principal pour lequel un croyant en Dieu, s’oppose à l’avortement, est précisément sa « croyance en Dieu ». Il est vrai que le fait de croire que nous sommes créés à l’image de Dieu pour une éternité de bonheur en sa compagnie, change toute la donne et constitue un extraordinaire raccourci pour défendre le droit à la vie.

Après avoir lu les échanges par courriels entre les pro-choix convaincus et le pro-vie convaincu, j’ai ressenti un grand découragement. Comme c’était déprimant de lire tous ces échanges! Je doute d’ailleurs que de tels échanges soient vraiment profitables. Car l’affrontement qui a lieu dans de tels cas, se situe bien au-delà du monde présent. L’affrontement principal se situe sur un plan invisible et dans un monde invisible. Il s’agit toujours du même combat dont parle le livre biblique de la Révélation (ou « Apocalypse »). Il s’agit du combat entre l’antique Dragon ou Satan et Dieu; le combat entre les forces des ténèbres et la Lumière, c’est-à-dire Dieu. Le vrai combat se situe là, comme le dit si bien saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens:

« Revêtez l’équipement de combat donné par Dieu, afin de pouvoir tenir contre les manœuvres du diable. Car nous ne luttons pas contre des êtres de sang et de chair, mais contre les Dominateurs de ce monde de ténèbres, les Principautés, les Souverainetés, les esprits du mal qui sont dans les régions célestes. Pour cela, prenez l’équipement de combat donné par Dieu; ainsi, vous pourrez résister quand viendra le jour du malheur, et tout mettre en œuvre pour tenir bon. Oui, tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice, les pieds chaussés de l’ardeur à annoncer l’Évangile de la paix, et ne quittant jamais le bouclier de la foi, qui vous permettra d’éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Prenez le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. » (Ep 6, 11-17)

La question à se poser est celle-ci: était-ce légitime d’éprouver un tel découragement après la lecture des échanges par courriels dont je viens de parler? À cette question, je dois répondre que non. Pourquoi? Parce que cette lutte entre le Bien et le Mal, est déjà gagnée d'avance. Une telle affirmation ne pourrait que faire enrager encore plus les personnes qui sont guidées, souvent à leur insu, par le « prince de ce monde »; mais elle devrait encourager énormément les personnes qui s’efforcent à être fidèles à l’Esprit Saint. Ce n’est pas moi qui affirme que le combat est gagné d’avance; c’est Jésus lui-même, quand il a dit à ses apôtres cette phrase extraordinaire, à la veille de sa mort : « Courage, j’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33). Jésus, par sa mort et sa résurrection a vaincu le mal. Il a vaincu la mort et le péché. Cela, nous l’oublions beaucoup trop facilement. Le combat, il est gagné d’avance. Cela ne veut pas dire que nous ne devons plus combattre. Mais cela veut dire que nous ne devons pas combattre avec un doute dans la tête, comme si nous ne savions pas qui vaincra à la fin. Malheureusement, nous nous laissons trop souvent influencer par la psychologie des vaincus. Or nous sommes du côté des vainqueurs, même si cela ne se voit pas pour le moment. Mais cela sera évident un jour, à la fin des temps. Saurons-nous veiller dans l’espérance et ne pas nous laisser décourager par les apparences trompeuses?

« En Jésus-Christ mort et ressuscité le monde a atteint sa destination finale. Le progrès de l’humanité avance aujourd’hui à un rythme vertigineux et celle-ci voit se déployer devant elle des horizons nouveaux et impensables, fruit de ses découvertes. Pourtant, on peut dire que la fin des temps a déjà eu lieu, car en Christ, monté à la droite du Père, l’humanité a atteint sa destination finale. Les cieux nouveaux et la terre nouvelle ont déjà commencé. Malgré toutes les misères, les injustices, les monstruosités, présentes sur terre, l’ordre du monde définitif a déjà commencé en lui. Ce que nous voyons de nos yeux peut nous suggérer le contraire, mais le mal et la mort sont en réalité battus à jamais. Leurs sources sont asséchées; la réalité c’est que Jésus est le Seigneur du monde. Le mal a été radicalement vaincu par l’œuvre de rédemption qu’il a opérée pour nous. Le nouveau monde a déjà commencé. » (Raniero Cantalamessa, Célébration de la Passion du Seigneur, Vendredi Saint 29 mars 2013)

Si vous lisez ce blogue régulièrement, vous savez peut-être que je suis un mordu du basketball. J’ai écrit un blogue sur mon joueur de basket préféré: Stephen Curry  (1). Ce blogue est très lu ces jours-ci, depuis que ce joueur fait partie de l’équipe de la NBA (National Basketball Association) qui a remporté le championnat de la NBA, mardi dernier. À la maison où je demeure, nous n’avons pas accès à TSN, seul diffuseur télévisuel des parties de la finale de basketball. Je devais donc regarder les matchs en différé, une fois la partie finie. Mes confrères m’invitaient à ne pas m’informer du résultat de la partie, avant de visionner le match en différé. Cela enlevait du suspense, selon eux. Mais j’éprouvais une joie à savoir que mon équipe préférée avait gagné. Dans le match de la vie, dans le match crucial de la vie ici-bas, le chrétien devrait toujours se rappeler que la partie est gagnée d’avance, et ne jamais perdre l’espérance. Car, comme le dit si bien saint Paul: « L’espérance ne déçoit pas » (Rm 5, 5).

(1) 

Dieu ma joie: Mon joueur de basket préféré: Stephen Curry

dieumajoie.blogspot.com/.../mon-joueur-de-basket-prefere-stephen.html

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