jeudi 2 avril 2015

À bas la culpabilité! Vive la reconnaissance!

À bas la culpabilité ! Vive la reconnaissance !

Chers amis, quelle est la meilleure façon de vivre le Triduum Pascal? Je pense que Jésus désire que l’on pense à Lui, à ce qu’Il a fait pour nous et que nous ne cessions de nous en émerveiller. Je ne crois pas que Jésus désire que l’on s’apitoie sur notre sort, que l’on se regarde soi-même avec tristesse et culpabilité. Je sais que sur le chemin qui l’a conduit au Calvaire, Jésus a dit aux femmes de Jérusalem de ne pas pleurer sur Lui, mais sur elles et leurs enfants. Mais il a dit cela, semble-t-il, en pensant à la destruction de Jérusalem, qui allait avoir lieu quelques années plus tard. 

Quand Jésus ressuscité apparaîtra à ses apôtres et à ses disciples, le soir de Pâques, il ne leur reprochera aucunement de l’avoir abandonné et de l’avoir laissé seul lors de sa douloureuse Passion. Il avait d’ailleurs lui-même demandé aux gardes, lors de son arrestation dans le jardin des oliviers, de laisser partir ses amis, de les laisser tranquilles. Ce que Jésus ressuscité souhaite pour ses amis, c’est la Paix. Il leur souhaite d’ailleurs cette paix plus d’une fois dans ses premières paroles comme Ressuscité. Il ne veut pas que les apôtres se sentent mal de l’avoir abandonné, mais Il désire plutôt qu’ils se réjouissent avec Lui de sa victoire sur le mal et sur la mort.

Voici, en ce sens, un très beau texte de Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, en France :  


Serait-ce moi, Seigneur?

Jésus déclara : « Amen je vous le dis, l’un de vous va me livrer. »

Profondément attristés, les apôtres se mirent à lui demander l’un après l’autre : « Serait-ce moi Seigneur ? »   Mt 26, 22
-- « Serait-ce moi Seigneur qui m’assoupirai tout à l’heure au lieu de rester à tes côtés lorsque tu auras besoin de ma présence et de ma prière au jardin de Gethsémani ?
-- Serait-ce moi qui ferai comme si je ne te connaissais pas lorsque tu seras soumis à la question dans la maison du Grand Prêtre ?
-- Serait-ce moi qui vais te vendre pour une trentaine de pièces d’argent ?
-- Serait-ce moi Seigneur qui aujourd’hui encore m’assoupis au lieu de veiller, qui vis ma foi dans la faible mesure où mes occupations quotidiennes m’en laissent le loisir.
-- Serait-ce moi qui, peut-être, te trahis sans même en avoir véritablement conscience ?
C’est toi…
C’est possible, mais
-- C’est aussi toi qui as quitté tes filets, ta sécurité, ta respectabilité pour me suivre.
-- C’est toi qui as risqué ta vie et surmonté ta peur pour m’accompagner au plus loin que tu pouvais.
-- C’est toi qui as marché avec moi sur les routes de Galilée et dans ma montée vers Jérusalem sans savoir où nous allions. Et
-- C’est toi qui, aujourd’hui encore, là où tu es, là où tu en es, entretiens la petite flamme de la foi sur ton lieu de travail, au sein de ta famille, parmi tes amis pour qui je ne suis pas forcément grand-chose.
-- C’est toi qui as le courage parfois d’être, en mon nom, signe de contradiction.
Vis pleinement ces instants d’intimité
Alors, laisse donc cette question avec son poids de culpabilité et d’angoisse que tu n’as pas à porter. Vis pleinement ces instants d’intimité ensemble, ce dernier moment d’amitié auquel je tiens plus que tout.
D’accord Seigneur, mais laisse-moi reposer ma question: serait-ce pour moi Seigneur qu’aujourd’hui, aujourd’hui encore, tu t’apprêtes à donner ta vie? Serait-ce pour moi? (Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran,  Retraite dans la ville 1 avril 2015)
Ce court texte m’a fait pensé aux paroles que m’a dites mon frère Luc, ces jours-ci. Luc est prêtre dans le diocèse de Québec. Il est allé recevoir le sacrement de la réconciliation ces jours-ci. Son confesseur lui a dit que nous, quand nous allons nous « confesser », nous regardons la tache noire sur le drap blanc. Mais Dieu regarde toute notre personne. Il n’oublie pas, Lui, l’ensemble de notre vie. Il n’oublie pas tout le bien que nous faisons.
Je vous souhaite un saint et fructueux Triduum.





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