mercredi 27 novembre 2013

Pourquoi je me sens " menacé " par la charte

Pourquoi je me sens « menacé » par la charte

Bonjour à vous !

Le 8 novembre dernier, j’écrivais un texte sur mon blogue, intitulé : « La fameuse « charte ». La phrase qui, selon moi, a fait le plus impression sur les gens, est celle où je disais que je me sens « menacé » par cette charte. On m’a demandé pourquoi je me sens menacé par cette charte. Puisque la question m’a été posée, cela veut dire que je n’ai probablement pas été assez clair sur ce point. Or, c’est vraiment le point principal , le point le plus important de mon texte. Il vaut donc la peine que je m’explique un peu mieux sur la question. Voici deux extraits de mon texte du 8 novembre, qui jettent un peu de lumière sur ma pensée.   

Premier paragraphe : Mais je tiens à ce que mes paroissiens sachent que Guy Simard, omv, pasteur catholique ici à la Pointe-aux-Trembles, se sent aussi menacé par ce projet de loi. Je me sens menacé dans mes valeurs profondes, dans ce en quoi je crois de tout mon cœur : ma foi en Jésus Christ, Notre Seigneur.

Dernier paragraphe : Nous sommes en droit de nous demander ce qu’il y a derrière cette volonté de légiférer de l’État. La majorité des intervenants dans le débat, ces jours-ci, disent clairement que jusqu’à maintenant, cela ne posait aucun problème que des employés de l’État affichent clairement leur croyance. Et c’est un fait. Si c’est un fait, il y a une raison pour laquelle certains membres du gouvernement tiennent tant à légiférer. Je soupçonne, pour ma part, que le gouvernement souhaite une société athée. Je pense personnellement, en me basant sur des déclarations entendues ici et là ces jours-ci par des personnalités très fortes au Québec, que c’est l’athéisme grandissant et militant (on peut militer de façon camouflée), qui pousse le gouvernement à légiférer en la matière. On veut lancer clairement le message suivant : toutes les religions sont une menace à la paix dans le monde et à la paix civile, car toutes les religions asservissent l’être humain, en particulier la femme. On veut une société sans Dieu et on légifère en ce sens. Plusieurs croiront que j’exagère. Mais c’est mon opinion; et comme curé de paroisse, je me dois de l’émettre. 

Autrement dit : c’est le non-dit de la charte qui me préoccupe. C’est ce qu’elle ne veut pas dire, mais que je soupçonne comme étant vrai. Puisque certains employés de l’État, en ce moment, portent des signes religieux évidents, et que cela ne pose aucun problème, il faut que le gouvernement ait quelque chose derrière la tête pour légiférer de façon aussi contraignante. Et pour moi, il est clair que certains membres du gouvernement ne veulent rien savoir de la religion, de toutes les religions. Pour eux, la religion est un obstacle à la vie harmonieuse en société; et ils veulent éliminer de la société, tout ce qui fait référence à la religion. Ils veulent une société sans Dieu. Ils pensent comme Mme Janette Bertrand et Mme Lise Payette, qui affirment que toutes les religions sont mauvaises.

Pour cela, ils font une loi qui éliminera le plus possible le fait que l’on voit des gens qui manifestement croient en Dieu. Ils jouent le même jeu que les États totalitaires de l’ancienne Union Soviétique : la religion est à bannir de la société. Or je suis croyant, je crois en Dieu. Face à cette volonté d’éliminer la religion de la société civile, je me sens menacé. Je vois que je suis un obstacle pour eux, un obstacle qu’ils veulent affaiblir et, éventuellement, éliminer. N’est-il pas normal que je me sente menacé? Ceci étant dit, je sais bien que le combat contre la liberté religieuse ne va pas aussi loin, chez nous, que dans les États totalitaires de l'ancien bloc de l'est. Mais il n'en demeure pas moins qu'à mes yeux, le combat contre la liberté religieuse est bel et bien entamé ici au Québec, par la sortie de ce nouveau projet de loi. La liberté religieuse a toujours impliqué le droit de manifester librement et publiquement sa foi. Vouloir limiter ce droit par des contraintes exagérées, c'est lutter contre la liberté religieuse. 

Personnellement, je préfère cent fois mieux un musulman qui croit en Dieu, qui prie Dieu à chaque jour pour avoir des lumières d’en haut pour gouverner sa vie, que des gens qui ne croient pas en Dieu et qui veulent mener le monde selon leurs propres critères et leur propre jugement. « Ta Parole, Seigneur, est la lumière de mes pas, la  lampe de ma route » (Ps 118, 105 ). « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain; si le Seigneur ne garde la ville, c’est en vain que veillent les gardes. »  (Ps 126, 1)



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