vendredi 27 juillet 2012

En vacance !

En vacance !
Cher lecteur, chère lectrice,
Le premier août, je serai en vacance pour un mois. Je remercie le Seigneur de l’opportunité qu’Il me donne de refaire mes forces. Je pourrai mettre en pratique le conseil que Jésus nous donnait dans l’évangile de dimanche dernier et dont j’ai parlé dans mon dernier blogue.
Je passerai mes vacances dans la région de Québec, au chalet que mon frère, ma sœur et moi avons hérité de nos défunts et bien aimés parents. C’est un véritable petit bijou sur le bord d’un lac. Nous sommes vraiment choyés d’avoir hérité de cela, sans aucun mérite de notre part. Je n’aurai pas d’ordinateur au chalet. Je serai donc aussi en vacance d’ordi et d’internet. Quel changement ce sera !!! Ne vous surprenez donc pas de ne voir apparaître aucun nouveau texte sur mon blogue durant tout le mois d’août. D’ailleurs, je me demande si de retour au travail en septembre, l’inspiration sera toujours au rendez-vous. Nous verrons bien.
D’ici là, il y a quelque chose que vous pouvez faire pour votre propre bien ou pour le bien de ceux et celles que vous aimez. Une amie m’a fait un très beau cadeau ces jours-ci. Elle a imprimé les textes que j’ai écrits sur mon blogue durant la première année de son existence. Pour plusieurs de ces textes, elle a trouvé une image qui se rapportait au contenu. Ayant mis le tout sur une clef USB, cette amie m’a laissé tout le loisir de choisir d’autres images, selon mes goûts. J’ai travaillé beaucoup d’heures ces derniers jours pour mettre la touche finale à cette compilation et je suis très fier du résultat. J’ai aussi ajouté les textes écrits depuis le 12 juin dernier car « mon bébé » a maintenant plus d’un an; il a un peu plus de treize mois. 

Si quelqu’un parmi vous désirait que je lui fasse parvenir le résultat de ce travail, il me ferait grand plaisir de le lui envoyer via internet. On peut expédier assez facilement les fichiers plus volumineux via « WeTransfer.com ». Vous n’auriez alors qu’à imprimer ou faire imprimer le tout et le faire relier, si possible, en spirale. De cette façon, les textes seraient très faciles à lire. Si vous désirez recevoir le fichier via internet, vous n’avez qu’à me le faire savoir en m’écrivant à l’adresse internet que j’ai mise sur mon blogue dans le texte qui se trouve sous ma photo.
Je pense sincèrement que ce serait un très beau cadeau à vous faire en ce temps des vacances. Ce serait aussi, selon moi, un très beau cadeau à faire aux gens que vous aimez.

Pour les personnes qui habitent Montréal, il peut être utile de connaître l'information suivante: j'ai fait faire une copie de ma compilation chez Copies Tous Services situé au 13084 rue Sherbrooke Est à la Pointe-aux-Trembles. M. Pierre Marcil, le propriétaire, m'a fait une très belle copie avec couverture en couleur et reproduction des images ou dessins en noir et blanc, pour le prix de $18.31. À ce prix là, il ne vaut pas la peine selon moi de faire ce travail par soi-même. Ma "compilation" comprend 156 pages; c'est donc un très bon prix pour le nombre de pages. M. Marcil m'a assuré que quiconque demanderait une copie de Dieu ma joie, bénéficierait du même prix de vente que celui qu'il m'a fait, soit: $18.31.Vous n'avez qu'à lui téléphoner au numéro suivant: (514) 644-9999 et demander une copie du blogue du Père Guy.

Bonne lecture !

Guy



mardi 24 juillet 2012

" Venez à l'écart et reposez-vous un peu." (Jésus)

« Venez à l’écart et reposez-vous un peu. » (Jésus)

L’évangile de dimanche dernier (16ème dimanche du temps ordinaire, année B) tombait pile, en ce temps où plusieurs personnes sont en vacance. Dimanche dernier, Jésus avait envoyé les Apôtres en mission pour la première fois de leur vie, leur recommandant de faire les mêmes œuvres que Lui: chasser les démons, guérir les malades, etc. Aujourd’hui, dans l’évangile, nous voyons les apôtres revenir auprès de Jésus et lui raconter tout ce qu’ils avaient fait. Il semble bien que les apôtres étaient très fiers d’eux et qu’ils en avaient long à raconter. Il semble que tout avait bien fonctionné. Les miracles opérés par la parole et les mains des apôtres semblent avoir été très nombreux. Devant tant d’excitation et de fierté, Jésus ne trouve rien à dire de mieux que de les inviter à se reposer un peu. J’imagine que les apôtres auraient préféré un nouvel envoi en mission.
Mc 6:30-
Les apôtres se réunissent auprès de Jésus, et ils lui rapportèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné.
Mc 6:31-
Et il leur dit : " Venez vous-mêmes à l'écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. " De fait, les arrivants et les partants étaient si nombreux que les apôtres n'avaient pas même le temps de manger.

Cette parole de Jésus invitant au repos est tout à fait appropriée alors que plusieurs personnes sont ou seront en vacance cet été. Elle mérite aussi à ce qu’on la médite sérieusement en cette ère de la performance à tout prix. L’homme et la femme moderne ont tendance à s’évaluer et évaluer les autres selon leur degré de performance, selon la qualité ou la quantité de leur agir. Quelle erreur ! La Parole de Dieu nous invite à mettre notre fierté et notre éblouissement ailleurs. Dans un autre passage des évangiles, alors que les disciples de retour de mission, se vantent de leurs exploits auprès de Jésus, le Maître leur donne une autre parole de sagesse :
Lc 10:17-
Les soixante-douze revinrent tout joyeux, disant : " Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom ! "
Lc 10:18-
Il leur dit : " Je voyais Satan tomber du ciel comme l'éclair !
Lc 10:19-
Voici que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds serpents, scorpions, et toute la puissance de l'Ennemi, et rien ne pourra vous nuire.
Lc 10:20-
Cependant ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. "

Je serais tenté de paraphraser cette dernière phrase de Jésus en disant : « Réjouissez-vous du fait que vos noms sont inscrits dans le cœur de Dieu; réjouissez-vous du fait que vous êtes aimés de Dieu de toute éternité et que vous êtes appelés à vivre avec Lui, en sa compagnie, pour toute l’éternité. »
La semaine dernière, un de mes anciens paroissiens est venu me visiter. Il m’a parlé du « directeur spirituel » (je préfère pour ma part parler « d’accompagnateur spirituel ») qu’il a eu durant plusieurs années. Ce directeur spirituel était un prêtre religieux, ce qui veut dire un prêtre qui appartenait à une Congrégation religieuse. D’après mon ancien paroissien, ce prêtre était un saint prêtre; ce dont je ne doute pas du tout. Cependant, je ne suis pas du tout d’accord avec un des indices de sainteté que mon cher ami attribuait à son « directeur spirituel ». À un certain moment, mon ami m’a dit : « Le Père … a été prêtre durant 45 ans et il n’a jamais pris de vacance. Il a toujours été disponible au cas où quelqu’un aurait eu besoin de lui. » J’ai écouté mon ami sans réagir; je n’ai pas voulu lui enlever ses illusions sur ce point. Mais cette phrase de mon ami ne m’a pas impressionné du tout; ne m’a vraiment pas impressionné. Je crois sincèrement que ce cher prêtre aurait dû prendre des vacances durant sa vie.
Je ne comprends pas comment certaines personnes peuvent faire fi du conseil de Jésus dans l’évangile d’aujourd’hui. Bien plus, je ne comprends pas comment on peut faire fi du commandement de Dieu sur le repos, sur le « shabbat ». Le mot hébreu « shabbat » signifie repos. En français, nous disons: le sabbat. Le sabbat désigne le septième jour. Dans le livre de la Genèse, il est dit que Dieu créa le monde en six jours et que le septième jour, Il se reposa. Or quand Dieu a donné les dix paroles de vie à Moïse, que nous appelons malheureusement parfois les « dix commandements », Il a exprimé le désir que l’être humain imite son créateur en sanctifiant le jour du Seigneur, le jour du sabbat. Or comment sanctifier le jour du Seigneur? En consacrant du temps à Dieu et en se reposant. Le repos est un commandement de Dieu, rien de moins. Et Dieu ne doit pas être très heureux de voir de ses enfants qui ne prennent pas au sérieux ce commandement.
Il y a quelque chose d’insidieux dans le fait de vouloir travailler tout le temps. Il y a quelque chose de très « pharisien » là-dedans. Le pape Benoît XVI, lors de l’Angelus du 20 août 2006, cite saint Bernard qui écrit à son ancien disciple à Clairvaux, le pape Eugène III. Voici un extrait de l’Angelus :
« Il est nécessaire, observe le saint, de se préserver des dangers d'une activité excessive, quelles que soient la situation ou la charge que l'on occupe car - dit-il au Pape de l'époque et à tous les Papes, à nous tous - les nombreuses occupations conduisent souvent à la "dureté du coeur", elles ne font que "tourmenter l'esprit, épuiser le coeur et... faire perdre la grâce" (II, 3). Cette mise en garde vaut pour tout type d'occupations, y compris celles qui sont inhérentes au gouvernement de l'Eglise. La parole que Bernard adresse à ce propos au Souverain Pontife, son ancien disciple à Clairvaux, est provocatrice: "Voilà, écrit-il, où toutes ces maudites occupations qui vous absorbent ne peuvent manquer de vous conduire, si vous continuez... à vous y livrer tout entier, sans rien réserver pour vous-même. »
Saint Bernard indique clairement que l’activisme peut conduire à la dureté du cœur. La dureté du cœur, c’est ce que Jésus a reproché constamment aux pharisiens de son époque. Jésus a même inventé une magnifique parabole pour nous faire comprendre ça : la parabole du pharisien et du publicain que l’on retrouve en saint Luc 18, 9-14. Jésus nous dit clairement à qui s’adresse cette parabole : à certaines personnes qui se flattent d’être des justes et qui n’ont que mépris pour les autres. Voilà la dureté du cœur, selon Jésus. Le pharisien priait en lui-même et se félicitait de ne pas être comme les autres, et en particulier comme le publicain qui était en prière lui aussi dans le temple. Le pharisien ne se gênait pas pour rappeler à Dieu ses bonnes œuvres alors que le publicain, les yeux baissés, disait simplement à Dieu : « prends pitié du pécheur que je suis ». Jésus termine la parabole en disant que de retour chez eux, c’était le publicain qui était justifié.
Comme cette parabole est importante pour nous ! Thérèse de Lisieux, ma sainte préférée (voir quelques unes de ses paroles sur ce blogue dans le texte intitulé « Thérèse, chère Thérèse », en date du 1er octobre 2011, jour où nous fêtons en Église cette merveilleuse sainte) a dit un jour qu’elle arriverait au ciel « les mains vides ». Qu’est-ce que cela veut dire? Voici mon interprétation : nous faisons tous et toutes du bien sur cette terre. J’en suis sûr. Mais le bien que nous faisons, c’est Dieu qui en est la source. C’est Dieu qui agit en nous et à travers nous, à chaque fois que nous faisons du bien. Cela est évident pour toute personne qui se sait enfant de Dieu. Par contre, quand nous faisons le mal, ce n’est pas Dieu qui agit en nous. Dieu ne peut pas faire le mal et ne peut pas être à la source du mal. Le mal que nous aurons en nous à notre mort, sera vraiment notre mal, et ce sera la seule chose qui sera vraiment « nôtre ». Alors, nous pourrons, je l’espère, entrer au ciel en faisant la prière du publicain : « Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis. »
En terminant, je vous invite à méditer les deux textes suivants. D’abord, un court texte de l’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu :
« Notre culture est une culture de la performance (de la réalisation), et nous emmenons cette attitude dans notre relation avec Dieu. Nous travaillons de façon frénétique pour impressionner tout le monde, y compris Dieu.    Nous devons croire que notre relation à Dieu, notre état devant Dieu, n’a rien à voir avec notre performance et nos travaux. » (la traduction est mienne; tiré de God Has a Dream : A Vision of Hope for Our Times, Image Doubleday, 2004, p. 32)
Ensuite, un texte du pape tiré du livre : Benoît XVI Joseph Ratzinger, Touché par l’invisible, Parole et Silence, 2008)
" N'importe quel type d'agitation quelle qu'elle soit, même religieuse, est très éloignée de l'image de l'homme qui se trouve dans le Nouveau Testament. 


Nous nous surestimons à chaque fois que nous croyons être complètement indispensables ou que le cours du monde ou de l'Église dépend de notre capacité à faire preuve d'une agitation débordante.

C'est souvent un acte d'authentique humilité et d'honnêteté constructive de savoir nous arrêter, reconnaître nos limites, nous accorder un temps pour souffler et nous reposer conformément à ce qui a été prévu par Dieu pour l'homme


Je ne voudrais pas me faire ici le défenseur de la paresse mais réviser un tant soit peu le catalogue des vertus tel qu'il a fini par s'imposer dans le monde occidental où seuls comptent l'action et le travail. La contemplation, l'étonnement, le recueillement, le silence y sont devenus des postures indéfendables ou tout moins nous nous sentons obligés de les justifier. C'est ainsi que périssent des aspects essentiels du potentiel humain.
Nos activités de loisirs en sont la meilleure illustration. Il ne s'agit souvent que d'un changement de lieu et beaucoup ne se sentiraient pas très bien s'ils étaient privés de la fréquentation des masses et des activités qu'ils voulaient pourtant fuir. Alors qu'il nous serait si indispensable, nous qui vivons dans un monde d'artifices, de nous extraire de tout cela et de chercher la rencontre avec la dimension authentique de la Création.

....
Redisons-le : dans un monde d'artifices, Dieu ne se manifeste pas. Il nous est donc d'autant plus indispensable de nous extraire de nos activités, de chercher le souffle de la création afin de pouvoir le rencontrer et de pouvoir nous trouver. "



  

samedi 21 juillet 2012

Dieu sur le réfrigérateur

Dieu sur le réfrigérateur
deux, porte, réfrigérateur - csp9220628
Chers amis, nous essayons tous de nous représenter Dieu. Les « images » que nous nous faisons de Dieu feront en sorte que nous l’aimerons davantage ou le détesteront davantage. Mais elles sont très rares les personnes qui détestent Dieu. Ce que les gens détestent, ce sont les images qu’elles se font de Dieu. Et lorsque les images de Dieu que l’on a dans notre esprit sont négatives, nous avons tendance à nier Dieu; à nier l’existence de Dieu. Ce qui est bien, je pense. Car on ne peut pas et on ne devrait pas vivre avec des images négatives de Dieu. Mieux vaut, dans ce cas, selon moi, nier que Dieu existe.
Cela prend toute une vie d’homme ou de femme pour purifier en nous l’image que nous nous faisons de Dieu. J’ai été éduqué d’une manière janséniste, c’est-à-dire que j’ai eu une éducation qui m’a présenté Dieu comme étant un juge sévère. Du moins c’est l’image que j’ai reçue, étant enfant, de la part de mes éducateurs. Peut-être est-ce moi qui n’ai pas bien compris le message qu’on voulait me transmettre. Mais peu importe. Je sais que la peur de Dieu a été longtemps inscrite en moi. Et je pense qu’il y a encore en moi quelque résidu de cette peur de Dieu. J’espère me débarrasser de toute peur de Dieu avant de mourir. Saint Jean ne dit-il pas que « l’amour parfait chasse la crainte (crainte dans le sens de peur) » :  
1Jn 4:18
Il n'y a pas de crainte dans l'amour ; au contraire, le parfait amour bannit la crainte, car la crainte implique un châtiment, et celui qui craint n'est point parvenu à la perfection de l'amour.

Une petite histoire du Père Jésuite Anthony De Mello m’a fait beaucoup de bien en ce sens. L’histoire a pour nom : Dieu et les biscuits. Je vais la raconter en mes mots et la développer un peu car l’histoire originale est très courte.
Une femme nommée Jeanne avait un petit garçon nommé Oscar. Jeanne venait à peine de faire des biscuits. Les biscuits étaient encore tout chauds et étaient déposés sur la table de la cuisine. Pendant que Jeanne s’absente quelques instants de la cuisine, Oscar passe par la cuisine, voit les biscuits et en prend deux. La mère de retour dans la cuisine, voit que deux biscuits ont disparu et devine ce qui s’est passé. Elle fait venir Oscar devant elle et lui fait un interrogatoire en règle :
« Oscar, savais-tu que Dieu était présent dans la cuisine quand tu as volé ces biscuits? » (je sais que le verbe « voler » est pas mal fort dans le cas présent, mais madame était très fâchée). Oscar répond : « Oui ! »  La mère : « Et savais-tu que Dieu te regardait tout le temps? » Oscar répond : « Oui ! » Et la mère de demander à l’enfant : « Et qu’est-ce que tu penses que Dieu te disait? » Oscar répond :« Dieu m’a dit : « Y’a personne ici à part nous deux, prends-en deux! »
Cette petite histoire est tout simplement magnifique et très riche d’enseignement. On voit nettement que la mère et l’enfant n’ont pas du tout la même image de Dieu. La mère a de Dieu l’image d’un guetteur, d’un surveillant. C’est l’image que j’ai reçu de Dieu étant enfant : Dieu te guette. Ici à Montréal, dans une société bilingue, on dirait : Dieu te « watch ». D’ailleurs je me souviens très bien de l’œil de Dieu qui était reproduit dans notre livre d’enseignement religieux quand j’étais tout petit et je me souviens surtout de l’interprétation que je donnais à cet œil qui me regardait tout le temps. Oscar quant à lui, avait l’idée d’un Dieu qui veut notre bien, qui veut notre bonheur. Les biscuits qui sortaient du four ne pouvaient être meilleurs qu’à ce moment là. Il était donc tout à fait normal que Dieu inspire au petit Oscar d’en manger sur le champ. Voilà deux personnes guidées par leur image de Dieu.
L’abbé Jacques Leclercq a dit un jour cette phrase merveilleuse : « Dieu ne nous surveille pas; Dieu veille sur nous. » Comme cette phrase est magnifique !!!  Surveiller ou veiller sur. « Watcher » ou « prendre soin de ».
La Parole de Dieu a pour but de nous aider à purifier nos images de Dieu. Certains textes de la Bible sont merveilleux pour cela. Un des plus beaux textes en ce sens se trouve dans le livre du prophète Osée. Nous avons lu ce texte tout dernièrement à la messe sur semaine :
12 juillet 2012 : jeudi, 14ème semaine, année B.
Osée 11, 1.4.8c-9
1ère lecture : Lecture du live d'Osée
Parole du Seigneur : J'ai aimé Israël dès son enfance. C'est moi qui lui apprenais à marcher, en le soutenant de mes bras, et il n'a pas compris que je venais à son secours.
Je le guidais avec humanité, par des liens de tendresse ; je le traitais comme un nourrisson qu'on soulève tout contre sa joue; je me penchais vers lui pour le faire manger. Mais ils ont refusé de revenir à moi. Vais-je les livrer au châtiment? Non ! Mon cœur se retourne contre moi et toutes mes entrailles frémissent. Je n'agirai pas selon l'ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer.

Quelles belles images de Dieu, n’est-ce pas?

À l’homélie ce jour-là, j’ai dit à mes paroissiens et paroissiennes que ce texte de la Bible était un de mes préférés. J’ai même suggéré aux personnes qui participaient à l’eucharistie ce jour-là, de mettre ce passage de la Bible sur leur réfrigérateur, pour qu’ils l’aient souvent devant les yeux. Car on ouvre le réfrigérateur au moins trois fois par jour. De retour chez moi, j’ai fait cela. J’ai mis ce passage de la Bible sur notre réfrigérateur et j’ai écrit le mot suivant à Johanne, notre cuisinière :

BONJOUR JOHANNE !
Tu verras du nouveau sur le réfrigérateur.            
Le morceau de papier rose a été mis par moi. Hier, à la messe j’ai trouvé la première lecture tellement belle que j’ai encouragé mes amis et amies paroissiens  à la mettre sur leur réfrigérateur car on ouvre au moins trois fois par jour cet instrument indispensable. J’étais très sérieux en disant cela. C’est bien beau d’encourager les gens à faire quelque chose, mais c’est encore mieux de le faire soi-même et, ainsi, donner l’exemple.
Ce texte est un des plus beaux de l’Ancien Testament pour décrire notre Dieu. J’ai choisi de mettre ce texte sur du papier « rose » parce que Dieu nous y est présenté selon moi non seulement comme un père, mais aussi   comme une mère. Tout est tendresse dans ce texte.
Bonne journée et bonne fin de semaine. Repose-toi bien !
Ciao !
Guy
Johanne a trouvé ce passage de la Bible tellement beau qu’elle m’a demandé de le prendre pour elle et de le mettre bien en vue dans son livre de recettes. Je lui ai dit que je n’avais aucune objection à cela; bien au contraire. Je lui ai dit que je découperais un autre morceau de papier avec la dite citation et que je le mettrais à nouveau sur le réfrigérateur.

jeudi 19 juillet 2012

Didier Decoin, à contre-courant

 Didier Decoin, à contre-courant

J’aime les gens qui vont à contre-courant. Le chrétien, depuis toujours, nage à contre-courant sur la mer de ce monde. C’est sa mission, c’est sa vie, c’est son bonheur. Heureux le chrétien, heureuse la chrétienne dont la vie modelée sur Jésus, interpelle, dérange, questionne.

J’ai commencé ces jours-ci la lecture du livre de Didier Decoin intitulé : Il fait Dieu. Pour Didier Decoin, il fait Dieu comme pour d’autres il fait jour. C’est lui-même qui le dit. Autrement dit, pour lui, Dieu est presque devenu une évidence, Dieu est l’oxygène qui le fait vivre. Decoin nage en Dieu comme un poisson nage dans l’eau. Cet homme, né en 1945, a été journaliste, romancier (récipiendaire du prix Goncourt en 1977 pour son roman : John l’Enfer), scénariste et réalisateur de films. Il est marié et père de trois enfants. Il vit en Normandie.

Il y a un courant d’idée qui circule depuis fort longtemps. D’après ce courant, Dieu est une drogue. Marx est un de ceux qui ont le mieux exprimé cette idée farfelue à mes yeux. D'après Karl Maex, la religion est l’opium du peuple. Selon lui, si les gens croient, c’est parce qu’ils veulent bien croire et ils veulent croire pour que la vie leur soit plus facile, pour que le mal et les épreuves, leur soient plus supportables. En croyant qu’il existe un Dieu qui nous aime et qui nous réveillera du sommeil de la mort, tout prend un sens et tout devient par le fait même plus facile à accepter et à supporter. Dieu et la religion sont donc une drogue à bon marché, mais très efficace pour ceux qui veulent s’évader de ce monde où ils peinent à vivre.

Didier Decoin, dans son essai publié en 1975 et intitulé Il fait Dieu, met la hache dans ce courant d’idée tout à fait farfelu et erroné. Et il le fait de façon merveilleuse, en appuyant parfois très fort. Cet auteur montre très bien que la vie est loin d'être facile pour les croyants en Dieu; et particulièrement pour les chrétiens. Si le fait de croire en Dieu et en une vie après la mort, peut apaiser quelqu'un au moment de la mort, cette même croyance devrait normalement aboutir à une vie très exigeante qui ne connaît en quelque sorte aucun repos. La grande question pour l'être humain, est de savoir comment il veut vivre sa vie ici-bas. Didier Decoin montre très clairement que la vie d'un chrétien convaincu, est beaucoup plus difficile et exigeante à vivre, que la vie de la plupart des athées. La vie selon l'Évangile comporte des exigences surhumaines; ce qui ne devrait pas nous surprendre lorsqu'un Dieu fait irruption dans notre histoire. La vie de plusieurs athées est somme toute assez facile à vivre; ils n'ont en quelque sorte qu'à vivre comme bon leur semble. La vie d'un athée sera aussi parsemée d'embûches et de souffrances, mais pour le reste, il gouverne sa vie comme il l'entend. Il ne lui est pas demandé de pardonner soixante-dix sept fois sept fois à qui l'offense. Il ne lui est pas demandé de vivre fidèle et aimant envers son épouse durant toute sa vie. Il ne lui est pas demandé de ne pas juger, afin de n'être pas jugé, ect.-, etc. Voici ce qu'affirme Didier Decoin, dans son livre: 

« Car, tandis qu'on le vit, je ne connais aucun état plus douillet que l'athéisme (non pas l'athéisme de combat, qui rappelle plutôt les furieux épuisements de Don Quichotte, mais l'athéisme d'indifférence: là, tout n'est que luxe, calme et volupté, je le sais, je l'ai vécu!). » (Didier Decoin, Il fait Dieu, Fayard, 1997, p. 68) 

Voici quelques extraits de son livre au chapitre intitulé : L’enfer de Dieu; dans ce chapitre, Decoin va jusqu’à dire « qu’aimer Dieu c’est vivre un enfer ».

« Il ne m’est jamais arrivé de confesser ma foi sans susciter l’envie – la jalousie parfois, mais l’envie de toute façon.
   Croire est confortable, me dit-on. Et d’ajouter que pour qui fonde sa vie sur Dieu, tout devient singulièrement clair, établi. …
   Avec Dieu, me dit-on, tout s’explique. Aucune trappe ne s’ouvre plus sur le néant, ni sur l’absurde (lequel est pire que le néant). Je n’oublie pas cette phrase d’un ami incroyant : Nous sommes tous des navigateurs. Mais toi, tu sais toujours où tu es et où tu vas.
   Dieu est d’abord un Dieu compensateur, paraît-il. Et les hommes ont un besoin presque vital de cet énorme système de balance, où le jour succède à la nuit, le soleil à la pluie, l’assouvissement à la faim, l’amour à la haine, la vie à la mort.
   Le raisonnement est trop beau. Trop humain, sans doute. Le monde où il fait Dieu n’est pas un monde assuré, ni rassuré. Car dans le monde où il fait Dieu, il n’y a ni compensation, ni balance. Aimer Dieu, c’est vivre un enfer. » (Il fait Dieu, pp. 19-21)

En la nuit du 8 septembre de l’année qu’il taira jusqu’à la fin du monde, Didier Decoin a rencontré l’Amour qui l’aime de toute éternité. Et chaque jour cet amour le brûle et le lance vers de nouveaux défis. Comment une personne croyante peut-elle ne pas souffrir d’aimer si peu qui l’aime infiniment?Seule la personne qui n’a jamais rencontré l’Amour infini, peut penser et imaginer que croire en Dieu est une tâche facile. Croire en Dieu n’est pas une sinécure; c’est une aventure; la plus belle des aventures qui soient. Belle, mais souvent douloureuse:

« La seconde exigence vint de Dieu. Ce fut la plus terrible : il s’agissait de Lui rendre ce qu’Il m’avait offert – l’amour. Cette exigence ne fut pas satisfaite, et ne le sera pas. Car ma puissance d’aimer faiblit au pied du lit, avec la fatigue et le sommeil. C’est un exemple, il y en a d’autres. Alors, à tous ceux qui parlent sans savoir, à tous ceux qui s’exclament que la foi (et même la certitude!) sont des récompenses, des gratifications splendides, moi je dis que croire est surtout une humiliation : celle de vivre, chaque minute de chaque heure de chaque jour, mon incapacité d’aimer.
   Oh, ce n’est pas Dieu qui est loin de l’homme, mais l’homme qui est loin de Dieu.
   Ne pas savoir, ne pas pouvoir aimer qui vous aime parfaitement et inlassablement; avancer de deux pas pour, aussitôt reculer de trois; prendre tout et ne donner qu’à moitié; répondre à la brûlure par la tiédeur, à la cascade par la sécheresse – éprouver tout cela, n’est-ce pas une forme d’enfer ? » (Il fait Dieu, pp. 24-25)
  
   « L’homme sans Dieu est un homme à la maison. Son jardinet est étroit, mais au moins est-il fermé de partout. Une sécurité ronronnante compense le manque d’horizons. Si les fleurs qui s’y épanouissent ont de maigres corolles et peu de parfums, elles sont dénuées d’épines.
   L’homme avec Dieu est un errant. Il ne sait jamais où, ce soir, il reposera sa tête. Si la pierre, en guise d’oreiller, sera moussue ou tranchante.
   Tes exigences sont formidables, mon gentil Seigneur. Tu me demandes toujours ce que je voudrais ne pas Te donner. Tu m’attends exactement là où je voudrais ne pas aller. Qui te trouve trouve aussi l’inconfort, l’exaspération.
   Aimer, c’est vouloir s’identifier à la personne aimée. Et moi, je sais que je ne T’approcherai jamais d’aussi près que mon âme le désire – oh, ce désir fabuleux que Tu as déposé en moi, ce poison violent dont la douceur m’émerveille. » (Il fait Dieu, pp. 27-28)

En écrivant ces lignes, je pense à un de mes amis d’enfance que j’ai revu après vingt ans d’éloignement. Cet homme est maintenant professeur d’université et athée. Lors d’une conversation avec lui, je lui disais que s’il devenait croyant, cela changerait des choses dans sa vie. Il m’a alors répondu : « Oh, je sais très bien que cela changerait des choses dans ma vie. » Cette réponse d’une personne athée donne à réfléchir. Je pense de plus en plus que l’athéisme peut souvent être une drogue, une sécurité face à la vie et à ses exigences véritables. Peut-être que consciemment ou inconsciemment les athées savent au fond d’eux-mêmes que croire en Dieu mène inévitablement à la souffrance et au don de soi. Or comment pourrait-on désirer un chemin qui mène à la souffrance si on ignore que la souffrance est souvent sinon toujours un chemin de vie ?

Si quelqu’un parmi vous désirait connaître un peu ce qui s’est passé un certain 8 septembre dans la vie de Didier Decoin, vous pouvez lire ceci (vous n'avez qu'à cliquer sur les mots suivantsLe Monde des Religions n°19 - DIDIER DECOIN. "LA PRESENCE ... )


P.S. Je suis en train de lire un magnifique petit livre de Didier Decoin, intitulé: Jésus le Dieu qui riait, Une histoire joyeuse du Christ, Le Livre de Poche, Éditions Stock, 1999. Si vous avez lu le mot de présentation que j'ai mis sur la première page de mon blogue, vous savez que je fais partie d'une Congrégation religieuse qui a comme spiritualité les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola. Quiconque a déjà vécu ces Exercices spirituels, goûtera à plein et savourera les pages de ce petit livre. La façon dont M. Decoin décrit les épisodes évangéliques est tout à fait dans la ligne de ce que saint Ignace demande au retraitant de faire pour méditer les évangiles. Il faut imaginer les lieux, entendre les personnages, sentir l'atmosphère, etc; ce que Didier Decoin fait à merveille. Je recommande à tous la lecture de ce merveilleux livre. Bien sûr, le fait que M. Decoin ait daigné écrire une histoire " joyeuse " de Jésus, ne risquait pas de me déplaire.
   

mardi 10 juillet 2012

Chanson pour l'Auvergnat

Chanson pour l’Auvergnat
Hier, alors que je me déplaçais en automobile, j’écoutais Radio Ville-Marie, qui est une station radiophonique œcuménique ici à Montréal. J'ai alors entendu pour la première fois de ma vie la chanson de Georges Brassens intitulée : Chanson pour l’Auvergnat. Cette chanson est tout simplement magnifique. Si jamais vous ignoriez ce petit bijou, je suis heureux de vous le faire connaître. 
De retour chez moi, je me suis mis à rechercher cette chanson sur internet. Par bonheur, il y a un vidéoclip qui nous montre Brassens en train d’interpréter cette chanson. Vous trouverez ci-dessous le lien internet de ce vidéoclip. J’ai appris que cette chanson figure sur l’album Les Sabots d’Hélène, sorti en 1954. Ce chant a été composé pour rendre hommage à Jeanne Planche et son mari Marcel, couple d’Auvergnats (habitants de la région de l’Auvergne) chez qui Brassens s’est réfugié en 1944 pour échapper au Service du Travail Obligatoire (STO) instauré par les occupants allemands en France et obligeant les hommes à aller travailler dans les usines en Allemagne. L’année 1954 est l’année où Paris connut un hiver très dur et où l’abbé Pierre lança son cri d’alarme en faveur des sans-abris. On dit qu’à cette époque, Brassens rencontra l’abbé Pierre et que par la Chanson pour l’Auvergnat, il voulut lui témoigner son soutien.
Ce qui m’a frappé en écoutant la chanson, c’est son caractère chrétien, sa « substance évangélique ». D’aucuns seront scandalisés de lire l’interprétation que je fais de cette chanson car il est connu que Georges Brassens n’était pas croyant. Certaines de ses chansons ont d’ailleurs un caractère anticlérical. Je n’ai cependant aucunement l’intention de faire ce qu’on appelle communément de la « récupération ». Je ne désire pas « récupérer » cette chanson et faire de Brassens un chrétien qui s’ignore. Non, pas du tout ! Je veux plutôt me mettre dans la peau d’un chrétien qui n’a jamais entendu parler de Georges Brassens et qui écoute pour la première fois la « Chanson pour l’Auvergnat ». Immédiatement, deux passages de l’évangile nous viennent à l’esprit : Mathieu 25 et Luc 10. Jésus, en Mathieu 25, nous dit déjà les questions de l’examen final que nous passerons tous à la fin de nos jours : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’étais nu et vous m’avez vêtu ; j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ; j’étais malade et vous m’avez visité ;    chaque fois que vous l’avez fait a l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 35-36.40)
La chanson fait aussi penser à Luc 10, 30-37 où Jésus nous donne la magnifique parabole du « Bon Samaritain ». Les Samaritains étaient mal vus des Juifs, étaient vus comme des hérétiques. Or Jésus invente une parabole où c’est un Samaritain qui sait se montrer « humain et compatissant » envers un homme tombé aux mains de bandits ; alors qu’un prêtre et un lévite qui avaient vu le nécessiteux, passèrent outre. La chanson de Brassens dit un peu la même chose. Il fut une époque où les Auvergnats étaient considérés comme des personnes avares et étaient très mal vus des parisiens. Or c’est un Auvergnat qui fera preuve de bonté et de générosité envers un nécessiteux. La chanson se moque littéralement des personnes « bien intentionnées » ; nous pourrions tout aussi bien dire des « personnes qui se croient justes et bonnes ». C'est justement le genre de personnes que Jésus aussi se plaisait à pourfendre, dans le but de les réveiller de leur torpeur.  
Chanson pour l’Auvergnat
Elle est à toi cette chanson
Toi l´Auvergnat qui sans façon
M´as donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m´as donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M´avaient fermé la porte au nez
Ce n´était rien qu´un feu de bois
Mais il m´avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr´ d´un feu de joie

Toi l´Auvergnat quand tu mourras
Quand le croqu´mort t´emportera
Qu´il te conduise à travers ciel
Au père éternel

Elle est à toi cette chanson
Toi l´hôtesse qui sans façon
M´as donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m´ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S´amusaient à me voir jeûner
Ce n´était rien qu´un peu de pain
Mais il m´avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr´ d´un grand festin

Toi l´hôtesse quand tu mourras
Quand le croqu´mort t´emportera
Qu´il te conduise à travers ciel
Au père éternel

Elle est à toi cette chanson
Toi l´étranger qui sans façon
D´un air malheureux m´as souri
Lorsque les gendarmes m´ont pris
Toi qui n´as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmener
Ce n´était rien qu´un peu de miel
Mais il m´avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr´ d´un grand soleil

Toi l´étranger quand tu mourras
Quand le croqu´mort t´emportera
Qu´il te conduise à travers ciel
Au père éternel

Pour voir Georges Brassens chanter la " Chanson pour l'Auvergnat ", veuillez cliquer sur les mots suivants: 

Brassens chanson pour l'auvergnat - Vidéo Dailymotion


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L’avantage de cette vidéo, c’est qu’on peut voir l’artiste interpréter sa chanson. Cependant, si vous désirez avoir une qualité de son supérieure, je vous encourage à écouter cette chanson sur un autre lien internet. Vous n’avez qu’à aller sur Google et écrire les mots : Georges Brassens, Chanson pour l’Auvergnat et vous trouverez d’autres vidéoclips dont le son est meilleur. Cependant, vous ne verrez pas Brassens interprétant sa chanson.

dimanche 8 juillet 2012

Réflexions sur la souffrance

Réflexions sur la souffrance

En ce quatorzième dimanche du temps ordinaire de l’année B, notre Mère l’Église nous présente comme deuxième lecture à la messe un texte assez extraordinaire de saint Paul. Le voici :
DEUXIEME LECTURE - Deuxième Lettre de Paul aux Corinthiens 12, 7 – 10

Frères,
7 les révélations que j'ai reçues
sont tellement exceptionnelles
que, pour m'empêcher de me surestimer,
j'ai dans ma chair une écharde,
un envoyé de Satan qui est là pour me gifler,
pour m'empêcher de me surestimer.
8 Par trois fois,
j'ai prié le Seigneur de l'écarter de moi.
9 Mais il m'a déclaré :
"Ma grâce te suffit :
ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse."
Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses,
afin que la puissance du Christ habite en moi.
10 C'est pourquoi j'accepte de grand coeur pour le Christ
les faiblesses, les insultes, les contraintes,
les persécutions et les situations angoissantes.
Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort.

D’abord, remercions saint Paul d’avoir eu le courage et la bonté de nous révéler quelque chose d’essentiel et de très intime; quelque chose de sa vie privée. Nous savons désormais de source sûre que saint Paul a vécu une difficulté principale dans sa vie de chrétien et que cette difficulté l’a fait beaucoup souffrir. À première vue, nous aimerions tous et toutes, je pense, savoir plus clairement et plus exactement en quoi consistait cette « écharde dans sa chair ». Mais à bien y penser, je me réjouis du fait que saint Paul ne nous ait pas donné plus de détails concernant sa vie privée. Cela nous montre que chacun de nous a sa vie privée et que, idéalement, notre vie privée devrait demeurer privée. Et spécialement ce qui a trait à nos combats intérieurs, à nos luttes intérieures.
Cette expérience de saint Paul va nous permettre de dire quelques mots sur le mystère de la souffrance. La première chose que nous pouvons dire, c’est un gros merci à Dieu d’avoir bien voulu éclairer par sa Parole, le mystère de la souffrance. Si Dieu est un bon papa comme nous l’a si bien révélé Jésus, il fallait qu’Il nous dise quelque chose sur la souffrance. Je ne sais pas si toi qui me lis en ce moment, tu es croyant ou non croyant; chrétien ou non chrétien. Mais si tu es chrétien ou chrétienne, je t’invite à remercier Dieu de cet immense cadeau qu’Il t’a fait. Nous avons pour éclairer notre route sur cette terre, la Parole de Dieu, la Bible. Une phrase du psaume 119 est merveilleuse à ce propos : « Ta parole est une lampe sur mes pas, une lumière sur ma route. » (Psaume 119, verset 105). Oui, quelle lumière que cette Parole de Dieu pour nous !
Saint Paul nous dit que l’écharde dans sa chair l’a aidé à rester humble, l’a aidé à ne pas se surestimer. Voilà un des fruits que produit la souffrance dans notre vie : elle nous aide à demeurer humbles. Et ce n’est pas peu. Car l’être humain, de tout temps, a la tendance à s’enorgueillir. C’est même l’orgueil, et d’une façon spéciale, le désir de se faire Dieu, de se faire l’égal de Dieu, qui semble être à l’origine du premier péché, selon la bible. Il est vrai que si tout allait toujours bien dans notre vie, nous pourrions nous prendre pour un autre, et même pour Dieu. Nous pourrions aussi nous considérer consciemment ou non comme étant supérieurs aux autres. Or le mal et la souffrance sont « heureusement » le lot de chaque être humain un jour ou l’autre. Je sais que cette dernière phrase pourra sembler scandaleuse à première vue pour plusieurs, mais elle vaut, je pense « a second thought », une certaine réflexion.
Saint Paul nous dit qu’au contact de cette souffrance, par trois fois il a prié Dieu de l’écarter de lui. Je pense, personnellement, que le chiffre trois est symbolique et qu’il désigne en fait une multitude de fois. Voilà un autre très beau fruit de la souffrance : elle nous fait nous tourner vers Dieu; elle nous fait prier. Si tout allait bien dans notre vie, de façon constante, comme il serait facile d’oublier Dieu ! Vous et moi, nous connaissons tous des personnes qui ont témoigné de cela : elles ne pensaient jamais à Dieu avant d’avoir connu l’épreuve. C’est l’échec, la maladie, la faillite, ou la perte d’un être cher qui a été très souvent la cause ou l’occasion de leur « retour à Dieu »; non seulement la souffrance a fait en sorte que ces personnes ont pensé à Dieu pour la première fois, mais très souvent l’épreuve a suscité en eux une confiance en Dieu qui est demeurée au cœur de leur vie. N’est-ce pas que cela est extraordinaire ?
Ceci nous amène à la réponse merveilleuse que Dieu a donné à la prière de saint Paul, à la demande de saint Paul : « Ma grâce te suffit; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » Quelle lumière que cette parole !!!  La grâce de Dieu, son aide toute gratuite, ne me fera jamais défaut. Peu importe ce que je vivrai, peu importe la gravité de ce que je vivrai, l’aide de Dieu sera toujours là et en surabondance. Le même saint Paul ira jusqu’à dire un jour : « là où le péché a abondé, la grâce a surabondé » (Rom 5, 20). Saint Paul a aussi écrit ceci :   
« Aucune tentation ne vous est survenue, qui passât la mesure humaine. Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation, il vous donnera le moyen d'en sortir et la force de la supporter. » (1 Cor 10, 13)

Voilà l’image de Dieu que nous donne la bible, la Parole de Dieu. Un Dieu, j’en suis sûr, qui ne veut pas la souffrance, qui ne veut pas la tentation. La preuve en est que Jésus nous a dit de demander ceci dans le Notre Père : « Délivre-nous du mal ». Le mal est mal et Dieu ne veut pas le mal, qu’il soit physique, psychologique ou moral.

Mais il y a plus que cela dans la réponse que Dieu a fait à Saint Paul : « Car ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » Quelle lumière que cette parole !!! Et cette parole a tellement ébloui saint Paul que ce dernier nous dit qu’il en est venu à se glorifier de ses faiblesses, à mettre son orgueil dans ses faiblesses. Wowww !!!

« Je n'hésiterai donc pas à mettre mon orgueil dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi. C’est pourquoi j’accepte de grand cœur pour le Christ les faiblesses, les insultes, les contraintes, les persécutions et les situations angoissantes. Car, lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. »

Dans le texte précédent que j’ai mis sur ce blogue, en date du 6 juillet 2012, texte intitulé : « Nouwen, Rembrandt et « Le Retour de l’enfant prodigue », nous avons une preuve de ce que dit ici saint Paul : c’est après avoir vécu de terribles souffrances et de terribles deuils que Rembrandt put peindre le Père miséricordieux. Or ce Dieu plein de miséricorde que Rembrandt a réussi à peindre de façon si extraordinaire, il l’a peint de l’intérieur. C’est grâce à son cœur nouveau, meurtri, changé et purifié par la souffrance que Rembrandt a pu peindre cette œuvre magistrale. Dans un autre texte mis sur mon blogue en date du 16 octobre 2011 et intitulé « Guéri par le Frère André », j’ai partagé avec vous la plus grande épreuve que j’ai vécue durant ma vie : une dépression sévère qui a duré près d’un an. En 1997-1998, j’ai littéralement vécu l’enfer. Or, avec le recul, je puis dire que cette dépression sévère a été une grâce pour moi. Il y a des choses qui ont changé en moi qui n’auraient pas pu changer, j’en suis certain, si je n’avais pas été en contact avec une souffrance aussi grande. Je suis devenu beaucoup plus humble. Il me semble aussi avoir perdu toute peur. Avant 1998, je n’aurais jamais accepté de devenir curé de paroisse car j’avais une peur bleue des responsabilités. Après ma dépression, plus rien ne me faisait peur, semble-t-il. Lorsque tu as touché le fond du baril, tu ne peux que remonter.

Voilà ce que le court texte de saint Paul que nous avons entendu proclamer aujourd’hui en Église, nous révèle à sa façon. Oui Dieu , « Ta parole est une lampe sur mes pas, une lumière sur ma route »,